LA HAYE (Reuters) - La Cour internationale de justice (CIJ) a ordonné lundi au Japon de mettre fin à la pêche à la baleine en Antarctique en réfutant les arguments de Tokyo selon lesquels cette activité serait à visée scientifique et non destinée à satisfaire la consommation humaine.
Le Japon a regretté ce jugement du plus haut tribunal des Nations unies, basé à La Haye, mais s'est engagé à le respecter. Les défenseurs des baleines ont à l'inverse émis le souhait que cette décision de justice préfigure une interdiction de la pêche à la baleine.
Tokyo a signé en 1986 le moratoire sur la pêche à la baleine mais a continué à capturer jusqu'à 850 petits rorquals par an dans les eaux de l'Antarctique, ainsi que des baleines à bosse, en invoquant un traité de 1946 qui autorise la pêche de ces mammifères marins à des fins de recherche scientifique.
La CIJ, saisie par l'Australie, a jugé que le nombre de cétacés tués chaque année par le Japon ne pouvait être justifié par un usage scientifique et a ordonné que plus aucune licence de pêche ne soit délivrée à cette fin.
Le Japon est l'un des trois pays qui chassent encore les baleines avec l'Islande et surtout la Norvège, ces deux pays pratiquant ouvertement une pêche commerciale. Oslo a fixé un quota annuel de 1.286 petits rorquals qui est de moins en moins souvent atteint en raison de la baisse de la demande.
(Thomas Escritt; Tangi Salaün pour le service français)