STRASBOURG (Reuters) - Daniel Cohn-Bendit, qui s'exprimait pour la dernière fois mercredi devant le Parlement européen, a prononcé un nouveau plaidoyer pour une Europe fédérale qu'il a notamment opposée au centralisme français.

Le coprésident du groupe des Verts, qui intervenait dans un débat sur les leçons de la guerre de 14-18, ne se représente pas aux élections européennes du printemps, après quatre mandats.

"Je crois que l'Europe fédérale, c'est l'avenir du bien social", a lancé l'ancien leader libertaire de Mai-68.

"Il faut que les Français comprennent que le modèle centralisé de la République française est un modèle qui ne fonctionne plus dans le monde moderne", a-t-il ajouté.

"Dans trente ans, a-t-il poursuivi, plus aucun Etat membre de l'UE ne fera partie du G8, même pas l'Allemagne. Le G8, ça sera la Russie, l'Inde, la Chine, le Mexique, le Brésil mais pas nous. A moins qu'il y ait une Europe fédérale".

Daniel Cohn-Bendit s'en est pris à la résurgence des égoïsmes nationaux et au retour de tendances hégémoniques qui expliquent, selon lui, la crise que traverse l'Union européenne.

"Ne vous battez pas pour défendre des intérêts nationaux. L'intérêt de l'industrie automobile allemande n'est pas l'intérêt de toute l'Europe comme l'intérêt de l'industrie automobile française n'est pas l'intérêt de toute l'Europe", a-t-il lancé aux députés.

"L'intérêt commun de l'Europe en Ukraine, ce n'est pas l'intérêt de l'industrie et des grands entreprises allemandes".

(Gilbert Reilhac, édité par Sophie Louet)