Des élus PS jugent dangereux le plan d'économies de Manuel Valls

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PARIS (Reuters) - Plus de 80 députés PS et une demi-douzaine d'autres élus du parti majoritaire jugent dangereux le plan d'économies présenté par Manuel Valls et s'opposent au gel de prestations sociales, dans une lettre adressée jeudi au Premier ministre.

Les signataires de cette missive, en partie issus de l'aile gauche du PS mais aussi des proches de la maire socialiste de Lille, Martine Aubry, demandent également un report de l'objectif de retour des déficits publics à 3% du PIB en 2015.

"Nous estimons dangereux économiquement (...) et contraire aux engagements pris devant nos électeurs ce plan de 50 milliards d'économies", écrivent-ils dans cette lettre dont Reuters a obtenu une copie.

Au-delà de 35 milliards d'euros de réduction des dépenses publiques, ils estiment que les "reculs sociaux" et la "mise à mal des services publics seront inéluctables".

Le pacte de responsabilité proposé aux entreprises pour relancer l'investissement et l'emploi et les mesures de pouvoir d'achat également annoncées par Manuel Valls ne sauraient, selon eux, être financés par le gel des prestations sociales.

Les pensions du régime de base et retraites complémentaires ne seront pas revalorisées pendant un an et les prestations logement, famille et invalidité seront stabilisées jusqu'en octobre 2017, a déclaré mercredi le Premier ministre.

Les signataires de la lettre sont aussi ceux d'un texte proposant un "contrat de majorité", déjà très critique sur le pacte de responsabilité et les 50 milliards d'économies, diffusé avant le discours de politique générale de Manuel Valls.

Dans leur missive, ils estiment que l'effort demandé aux collectivités territoriales (11 milliards d'euros) risque de "briser l'investissement local".

Ils réclament un appel à projets d'investissements à hauteur de cinq milliards d'euros en direction de ces collectivités et un effort de cinq milliards en faveur du pouvoir d'achat en 2015, en plus des cinq milliards déjà prévus.

TENSIONS À L'ASSEMBLÉE

Ils demandent enfin à celui-ci de dégager un milliard d'euros pour financer 50.000 emplois aidés supplémentaires et un plan pour les chômeurs de longue durée.

Les 50 milliards de réduction des dépenses publiques sont censés contribuer au rééquilibrage des finances de l'Etat.

A 14 jours de l'examen par le Parlement du programme pluriannuel de stabilité budgétaire qui sera soumis à la Commission européenne, les signataires exigent une "trajectoire plus crédible" que celle qui est officiellement envisagée.

"Cet objectif de passer sous la barre des 3% pourrait être maintenu mais décalé dans le temps", écrivent-ils.

Ils souhaitent notamment que les dépenses de défense ne soient pas comptabilisées dans les déficits publics et que les aides aux entreprises soient ciblées sur l'industrie.

Ils ajoutent que leurs propositions guideront leurs votes lors des prochains rendez-vous avec le Parlement - programme de stabilité, programme de réformes, collectif budgétaire, lois de finances et de financement de la Sécurité sociale - et émettent le souhait d'en discuter avec le Premier ministre.

Ce sont les animateurs de cet appel qui se sont fait le plus entendre mercredi après la présentation du plan d'économies par le Premier ministre.

Les chefs de file du groupe socialiste à l'Assemblée se disent convaincus que Manuel Valls aura une majorité pour voter le programme de stabilité budgétaire le 30 avril.

Mais un député confiait jeudi avoir constaté à l'Assemblée "un niveau d'embrasement assez inégalé" : "Il y a un rejet au point que la dissolution ne fait pas peur à certains qui disent 'je préfère perdre en gardant mon honneur, sinon c'est la honte qui s'ajoute à la défaite'."

"Le problème, c'est François Hollande", ajoute cet élu, selon qui le chef de l'Etat socialiste "a perdu ce qui faisait sa force, qu'il aimait les gens plutôt que l'argent".

(Emile Picy et Emmanuel Jarry, avec Elizabeth Pineau édité, édité par Sophie Louet)

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