Le Japon remanie son énorme fonds de pension public

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Le Japon remanie son énorme fonds de pension public[reuters.com]
(Crédits : Reuters.com)

par Chikafumi Hodo et Takaya Yamaguchi

TOKYO (Reuters) - Le Japon a procédé mardi à un remaniement de son fonds public de retraite, le plus important du monde, en désignant de nouveaux membres à la Commission d'investissement, une réforme destinée à soutenir la politique d'investissement plus énergique voulue par le Premier ministre, Shinzo Abe.

Le Fonds d'investissement gouvernemental de retraite (GPIF) gère l'équivalent de 1.260 milliards de dollars (938 milliards d'euros), un montant supérieur au produit intérieur brut (PIB) du Mexique. Et Shinzo Abe souhaite le voir adopter une politique d'investissement plus risquée en réduisant la part de son portefeuille consacrée aux obligations d'Etat, qui n'offrent que de faibles rendements.

Les marchés financiers mondiaux suivent avec attention la stratégie d'investissement du GPIF, un investisseur majeur considéré comme susceptible d'influencer d'autres investisseurs institutionnels nippons.

La nouvelle commission jouera au cours des prochains mois un rôle de premier plan dans la définition de la nouvelle stratégie d'allocation d'actifs.

Shinzo Abe a présenté cette réforme comme l'une des clés de sa stratégie de croissance, la "troisième corde" à l'arc de sa politique après une politique monétaire offensive et un plan de relance budgétaire et fiscale massif.

Le ministre de la Santé, Norihisa Tamura, qui nomme les membres de la Commission d'investissement, a réduit leur nombre de dix à huit dans le cadre de la réforme. Deux membres sortants seulement ont conservé leur siège et un ancien y a été réintégré.

IMPORTANT POUR L'ÉVOLUTION DU YEN, DIT CITI

Mais surtout, trois des nouveaux membres appartenaient l'an dernier à la commission consultative qui avait plaidé en faveur d'un changement de la stratégie d'investissement dans le but d'améliorer la rentabilité du fonds : il s'agit d'un chercheur du Nomura Research Institute, d'un membre d'un cercle de réflexion de la principale fédération syndicale japonaise et d'un professeur de l'Université Waseda.

Norihisa Tamura a émis le souhait que les nouveaux conseillers usent de leur expérience pour améliorer la rentabilité des investissements tout en maîtrisant les risques et en prenant en compte la situation économique pour définir les nouveaux objectifs d'investissement.

"Les intérêts des bénéficiaires de retraites sont prioritaires dans la gestion du fonds de pension", a-t-il dit.

Sur les marchés japonais, ces annonces n'ont pas suscité de réaction notable mardi mais certains intervenants se disent préoccupés par l'évolution à venir de la stratégie d'investissement du fonds.

"Nous pensons qu'il s'agit d'une étape majeure vers la refonte du portefeuille du plus important fonds de pension du monde passant par une augmentation des actifs à risques et une diminution des avoirs en JGB", les obligations d'Etat japonaises, explique Citi dans sa note quotidienne sur les changes.

"Pour stabiliser le marché des JGB, l'éventualité de nouveaux achats par la Banque du Japon va s'imposer de plus en plus. De notre point de vue, ce sont des éléments importants pour promouvoir à l'avenir la dépréciation du yen japonais", ajoute la banque.

En juin dernier, le GPIF avait déjà annoncé une inflexion de sa stratégie d'investissement en modifiant ses allocations d'actifs au profit des actions japonaises et au détriment des obligations.

(Chikafumi Hodo et Takaya Yamagushi, Pierre Sérisier et Marc Angrand pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)

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