Kiev proclame la fin de la trève dans l'est de l'Ukraine

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Kiev proclame la fin de la trève dans l'est de l'Ukraine[reuters.com]
(Crédits : Reuters.com)

par Pavel Polityuk et Alastair Macdonald

KIEV (Reuters) - La trêve de Pâques finie, le gouvernement ukrainien a relancé mercredi les opérations dites "antiterroristes" visant à réprimer le mouvement séparatiste pro-russe dans l'est du pays avec, dit-il, le soutien des Etats-Unis.

De l'autre côté de la frontière, l'armée russe a procédé à des exercices dans la région de Rostov avec, entre autres, des véhicules tout terrain, des blindés et des lance-missiles anti-aériens.

Dans ce contexte de tensions croissantes, le Premier ministre polonais, Donald Tusk, a estimé que le risque de partition de l'Ukraine, entre l'est et l'ouest, était bien "réel".

Ukrainiens, Russes, Américains et Européens ont pourtant signé jeudi dernier à Genève un accord qui devait servir de premier jalon sur le chemin d'un règlement pacifique du conflit. Mais tout le monde ne s'accorde pas sur sa lecture.

Par l'intermédiaire de son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, Moscou s'est dit "extrêmement surpris de l'interprétation déformée (de cet accord) faite par les autorités de Kiev et les partenaires américains".

"Hélas, les faits disent le contraire", dit-il dans un communiqué au sujet du gouffre qui existe, selon la diplomatie russe, entre le discours tenu par Washington et son application.

Dans l'est de l'Ukraine, où se concentrent les crispations, la tension a été ravivée par le sort réservé à un responsable politique ukrainien, Volodimir Ribak, dont le cadavre a été retrouvé samedi.

Sur des images diffusées par le site d'information locale www.gorlovka.ua, on peut voir l'élu se faire malmener par plusieurs hommes, dont l'un est masqué et en tenue militaire, tandis que d'autres crient des insultes.

Volodimir Ribak venait de tenter de retirer un drapeau des militants séparatistes de la République de Donetsk déployé devant la mairie de Horlivka, ville située entre Donetsk et Slaviansk.

L'Union européenne a demandé à la Russie de mettre fin à ce genre d'exactions.

"Nous appelons en particulier la Russie à faire en sorte qu'un terme soit mis aux enlèvements et aux meurtres dans l'est de l'Ukraine", a déclaré un porte-parole de Catherine Ashton, représentante de la diplomatie européenne.

"LE SOUTIEN DES ETATS-UNIS"

La découverte du corps de cet élu a conduit, entre autres raisons, le gouvernement à décréter la fin de la trêve de Pâques et la reprise de la "phase active" d'une opération qu'il qualifie d'"antiterroriste".

"Les forces de sécurité travaillent à la liquidation des groupes armés illégaux", a déclaré à la presse le vice-Premier ministre Vitali Iarema en marge du conseil des ministres hebdomadaire.

"Dans un proche avenir, des mesures adéquates vont être prises et vous en constaterez les résultats."

Les autorités ukrainiennes, arrivées au pouvoir après la chute de Viktor Ianoukovitch au mois de mars, semblent avoir été revigorées par la visite du vice-président américain, Joe Biden, mardi.

Joe Biden est venu avec un plan d'aide de 50 millions de dollars dans ses valises et a exigé de la Russie qu'elle retire les troupes massées le long de la frontière et apaise la situation en Ukraine.

"Nous avons obtenu le soutien des Etats-Unis, (la garantie) qu'ils ne nous laisseront pas seuls face à un agresseur. Nous espérons que dans l'éventualité d'une agression russe, cette aide sera plus substantielle", selon Vitali Iarema.

Pour autant, les Etats-Unis et l'Otan ont toujours dit qu'il n'était pas question d'intervenir militairement dans la région, l'Ukraine n'étant pas membre de l'Alliance atlantique.

Kiev et ses alliés occidentaux accusent Moscou d'attiser le soulèvement des militants pro-russes via des agents secrets sur place, ce que la Russie dément. Il s'agit, se défend-elle, d'un mouvement spontané contre un gouvernement illégitime.

Sur un plan plus économique, la Commission européenne prévoit des discussions sur l'énergie avec l'Ukraine et la Russie lundi prochain à Moscou.

(Avec Natalia Zinets et Richard Balmforth, Simon Carraud pour le service français, édité par Jean-Philippe Lefief)

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