Le Portugal conforté par un emprunt obligataire réussi

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Le Portugal conforté par un emprunt obligataire réussi [reuters.com]
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par Andrei Khalip et Emelia Sithole-Matarise

LISBONNE (Reuters) - Le Portugal a placé mercredi de la dette à un rendement qui n'avait jamais été aussi bas, à l'occasion de sa première adjudication obligataire en trois ans, un vote de confiance du marché de bon augure pour un pays qui doit rompre le mois prochain avec un programme d'aide international.

La demande a représenté 3,5 fois l'offre de 750 millions d'euros de papier à 10 ans, ce qui laisse penser qu'à l'exemple de l'Irlande, le Portugal pourra s'appuyer sur le marché s'il choisit d'en finir avec le programme de renflouement sans passer par l'étape intermédiaire d'un crédit-relais de l'Union européenne.

"Plus il (le Portugal) lèvera des fonds à des taux d'intérêt très bas, plus cela l'encouragera à tenter une sortie propre", dit Lefteris Farmakis, stratège de Nomura.

Le Premier ministre, Pedro Passos Coelho, a dit que l'adjudication apportait au pays "une confiance ferme en l'avenir", tout en ajoutant que le gouvernement évaluait "sereinement" la possibilité de faire éventuellement appel à une ligne de crédit de précaution.

Une décision sera prise d'ici le 5 mai, jour où doivent se réunir les ministres des Finances européens, a-t-il précisé.

"LE PORTUGAL PEUT SE FINANCER LUI-MÊME"

L'agence de gestion de la dette IGCP a placé les obligations à un taux de rendement moyen de 3,5752%, le plus bas jamais enregistré pour l'échéance et bien inférieur à celui de 3,68% enregistré sur le marché secondaire juste avant l'adjudication.

"Il est maintenant prouvé que le Portugal peut se financer lui-même sur un marché normal et sans concessions, et ce sans l'appui des banques", dit Filipe Silva (Banco Carregosa).

"Le fait que le rendement soit inférieur à celui du marché secondaire est très important car cela veut dire que l'investisseur n'exige pas de prime pour détenir de la dette portugaise".

Le rendement à 10 ans portugais a touché un plus bas de huit ans de 3,624% après l'adjudication, surperformant d'autres papiers équivalents de la zone euro. En 2012, le rendement avait culminé à plus de 17%.

A la différence de l'Irlande, qui est sortie de son programme d'aide international en décembre sans crédit-relais, le Portugal est revenu sur le marché obligataire avant que n'arrive à terme son programme de renflouement de 78 milliards d'euros.

Dublin a attendu mars pour lancer sa première adjudication post-renflouement, à un rendement de 2,967%, bien inférieur à ce que Lisbonne a payé mercredi. Les rendements portugais sont proches des niveaux où étaient leurs équivalents irlandais un mois environ avant la fin du programme d'assistance financière.

Un autre élément joue en faveur du papier portugais et des autres dettes de pays "périphériques", à savoir que le marché s'attend à ce que la Banque centrale européenne (BCE) se lance dans un programme d'assouplissement quantitatif - donc d'achat d'actifs - pour juguler le risque de déflation dans la zone euro.

Ces conjectures portent les investisseurs vers de la dette périphérique dont les rendements sont relativement plus élevés que ceux des pays les plus solides de la région.

(avec Sergio Goncalves et Daniel Alvarenga; Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Marc Angrand)

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