Pernod reprend le vignoble californien Kenwood

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Pernod Ricard présente un chiffre d'affaires stable[reuters.com]
(Crédits : Reuters.com)

par Pascale Denis

PARIS (Reuters) - Pernod Ricard vient d'acquérir le vin californien Kenwood et reste à l'affût de petites acquisitions ciblées mais n'est pas prêt à une opération de grande envergure, a déclaré jeudi à Reuters le directeur financier du groupe de spiritueux.

Le groupe, déjà propriétaire de vins australien (Jacob's Creek), néo-zélandais (Brancott Estate) ou argentin (Graffigna), a annoncé avoir acquis Kenwood, dans la Sonoma Valley, afin d'atteindre la taille critique sur le marché américain du vin.

Cette opération d'ampleur limitée - son montant n'a pas été dévoilé mais reste inférieur à 100 millions de dollars - pourrait ainsi être suivie par d'autres, a laissé entendre Gilles Bogaert.

Mais à l'heure des opérations géantes - comme le rachat de l'américain Beam par le japonais Suntory pour 13,6 milliards de dollars ou celui de l'indien United Spirits par l'anglais Diageo pour 1,9 milliard - le groupe français "n'est pas ouvert à une opération transformante", a-t-il ajouté.

Ces opérations ont mis le secteur en ébullition, réveillant les spéculations comme celles prêtant à l'américain Brown-Forman des visées sur Rémy Cointreau.

La dernière grande acquisition de Pernod remonte à 2008. Le groupe avait acquis la vodka Absolut pour 5,7 milliards d'euros en s'endettent massivement. Depuis lors, il poursuit la réduction de sa dette (3,5 fois son Ebitda 2012-2013).

Le propriétaire du cognac Martell, du whisky Chivas Regal ou de la vodka Absolut a fait état d'une croissance organique stable au troisième trimestre de son exercice décalé, toujours impacté par la baisse de ses ventes de cognac en Chine, mais a confirmé son objectif de croissance de son résultat opérationnel courant 2013-2014.

MIEUX QUE DIAGEO, RÉMY COINTREAU ET MOËT HENNESSY

Le numéro deux mondial des spiritueux derrière Diageo a vu ses ventes reculer de 7% à 1,616 milliard d'euros, un chiffre proche des 1,675 milliard attendus par les analystes.

A taux de change et périmètre constants, elles sont restées stables (+2% au trimestre précédent), alors que les analystes s'attendaient à une progression d'environ 1,2%.

Malgré une croissance inférieure aux attentes, Pernod fait mieux que ses concurrents, Diageo ayant accusé une baisse de ses ventes de 1,3% (hors variations de changes) sur la même période, Rémy Cointreau de 16% et Moët Hennessy (LVMH) de 3%.

En Bourse, le titre Pernod Ricard cède 0,33% à 85,39 euros à 11h50, alors que l'indice CAC 40 avance de 0,89%. La valeur se traite sur des multiples de 18,6 fois ses bénéfices estimés pour 2014, contre 18,3 pour Diageo et 31 fois pour Rémy Cointreau.

Le groupe avait abaissé en février (à 1%-3%) sa prévision de résultat opérationnel annuel, plombé par la faiblesse persistante de la demande de cognac et de whisky en Chine, où les ventes subissent les effets des mesures anti-corruption de Pékin et où le groupe ne voit pas d'amélioration à court terme.

En Chine, ses ventes ont décroché de 28% au troisième trimestre, après une baisse plus limitée (-18%) sur six mois et Gilles Bogaert a confirmé à Reuters qu'aucune amélioration n'était attendue au cours de l'année calendaire 2014.

Comme ses concurrents, Pernod Ricard croit dans le potentiel de long terme du cognac en Chine, grâce aux nouvelles classes moyennes-supérieures ainsi qu'au développement progressif du marché de la consommation à domicile.

"Mais sur le calendrier de la reprise, il y a encore des incertitudes", a précisé Gilles Bogaert.

Le groupe estimait, fin mars, que les difficultés en Chine, son deuxième marché qui pèse pour 12% de ses ventes et environ 15% de ses profits, pourraient perdurer jusqu'à la fin de l'année calendaire 2014.

INTEMPÉRIES US ET CRISE UKRAINIENNE

Au total en Asie, les ventes de Pernod ont limité leur recul à 1% en données organiques (-3% au trimestre précédent) grâce au marché indien et à une meilleure tenue du "travel retail" (ventes détaxées dans les aéroports).

Elles ont signé une "très légère croissance" seulement aux Etats-Unis, en raison des intempéries, et ont reculé de 3% en Europe (+4% au deuxième trimestre), touchées, aux dires du groupe, par des effets techniques défavorables comme des fêtes de Pâques plus tardives, des hausses de taxes en Pologne et des hausses de prix l'an dernier en Allemagne.

En Russie, en proie à la crise ukrainienne, les ventes sont restées stables, a déclaré le directeur financier.

(Avec Dominique Vidalon, édité par Dominique Rodriguez)

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