BRUXELLES (Reuters) - Les institutions de l'Union européenne manquent de transparence et "sont vulnérables à la corruption", selon un rapport publié jeudi par l'association Transparency International.

Cette étude de 240 pages, la première du genre menée par l'ONG, pourrait donner des arguments supplémentaires aux eurosceptiques, qui sont déjà en bonne position dans la perspective des élections européennes du mois prochain.

"Il y a une atmosphère de complaisance à Bruxelles, notamment dans la façon dont les conflits d'intérêt sont vérifiés et sanctionnés", peut-on lire dans le rapport.

"Malgré l'existence d'une multitude de réglementations et de procédures, le rapport identifie plusieurs domaines où une mise en oeuvre laxiste des règles et une insuffisance des contrôles engendrent des risques de corruption", poursuit Transparency International.

Par exemple, relève l'ONG, "il n'existe pas de vérification exhaustive des avoirs déclarés par les commissaires ou les députés européens".

"De nombreuses lacunes subsistent telles que l'absence de règles obligatoires en matière de lobbying et une tendance croissante à négocier les lois en coulisse", précise-t-elle.

En 2012, l'ancien Commissaire européen à la Santé John Dalli a dû démissionner de son poste à la suite de révélations sur un scandale lié à l'industrie du tabac et, le mois dernier, un ancien député européen, Ernst Strasser, a été condamné à de la prison pour avoir proposé d'introduire des amendement en échange d'argent.

Mais, selon Transparency International, les choses ont évolué dans le bon sens depuis la démission en bloc de la commission présidée par Jacques Santer, en mars 1999, à la suite d'accusations de mauvaise gestion.

(John O'Donnell; Simon Carraud pour le service français, édité par Henri-Pierre André)