Orange étudie le bien-fondé d'un rachat de Bouygues Telecom

reuters.com  |   |  673  mots

par Sophie Sassard et Gwénaëlle Barzic

LONDRES/PARIS (Reuters) - Orange a mandaté les banques Lazard et Credit suisse pour étudier le bien-fondé d'un rachat de son concurrent Bouygues Telecom dans le cadre d'une opération représentant plus de six milliards d'euros, a-t-on appris de deux sources au fait du dossier.

Aucune décision n'a été arrêtée pour le moment et les discussions pourraient se terminer sans déboucher sur un accord, a précisé l'une des sources qui a requis l'anonymat.

"Les deux parties ne négocient pas activement pour le moment mais les discussions sont toutefois réelles et l'opération est une évidence pour Orange s'il parvient à la mener à bien. Les synergies potentielles sont énormes", a expliqué une troisième source au fait de la situation.

La filiale de Bouygues, qui est conseillée par Rothschild, fait l'objet de nombreuses conjectures depuis l'échec au printemps de sa tentative de rachat de l'opérateur SFR.

Le numéro trois français du mobile est en perte de vitesse depuis l'arrivée de la filiale mobile de Free (Iliad) en janvier 2012 qui a entraîné une baisse généralisée des prix aux dépens des revenus et des marges des opérateurs en place.

Soucieux des conséquences de cette guerre des prix, notamment sur l'emploi et les investissements, le gouvernement a ouvertement plaidé pour un retour à trois opérateurs dans l'Hexagone où les tarifs du mobile sont désormais parmi les plus faibles en Europe.

Des sources ont dit à Reuters mi-mai que l'opérateur historique, dont l'Etat est le premier actionnaire avec environ 27% du capital, menait des discussions avec Bouygues Telecom portant entre autres sur l'opportunité d'un rapprochement capitalistique, mais aussi sur celle d'un partage d'infrastructures ou d'un accord de gros dans le fixe.

CONSOLIDATION EN EUROPE

Tout juste reconduit à la tête d'Orange, le PDG Stéphane Richard a déclaré la semaine dernière qu'une consolidation du marché français du mobile, qu'il a présenté comme une "urgence", pourrait se concrétiser dans les prochaines semaines.

Le scénario d'un mariage Orange-Bouygues Telecom continue cependant de laisser sceptique une grande partie des analystes et spécialistes du secteur qui s'attendent à de fortes réticences de la part des autorités de concurrence et jugent davantage pertinente l'hypothèse régulièrement évoquée d'un mariage avec le numéro quatre du mobile Free.

Le rapprochement, qui donnerait naissance à un ensemble doté d'une part de marché de 49% sur la téléphonie mobile, s'annonce d'autant plus compliqué qu'il serait examiné par le régulateur européen et non par l'Autorité de la concurrence française, en vue des règles de répartition en vigueur.

"Il existe des solutions, ce n'est pas du tout insurmontable", a toutefois précisé l'une des sources, sans vouloir en dire davantage sur les mesures à l'étude.

Bruxelles a donné son feu vert la semaine dernière au projet de rachat de la filiale irlandaise de Telefonica par Hutchison Whampoa pour un milliard de dollars, ce qui pourrait donner le signal de nouvelles consolidations dans un secteur européen des télécoms en pleine restructuration.

Une autre décision importante concernant le rachat de l'allemand E-Plus par Telefonica est attendue début juillet qui permettra de mesurer si Bruxelles est effectivement davantage encline à permettre des rapprochements entre acteurs sur un même marché.

Selon une source proche du dossier, Orange souhaite aussi que Bouygues sorte de l'accord de mutualisation de réseaux qu'il a signé en février avec SFR dans la mesure où il réduirait les synergies potentielles d'un rachat de Bouygues Telecom.

Un porte-parole de Bouygues Telecom a dit mercredi que le groupe continuait de travailler avec SFR sur la mise en oeuvre de la mutualisation de réseaux et qu'aucune discussion n'était en cours pour y mettre fin.

Lazard, Credit suisse et Orange n'ont pas souhaité faire de commentaire.

(Avec Leila Abboud et Matthieu Protard, édité par Jean-Michel Bélot)

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