Arrestation de dizaines de policiers turcs

reuters.com  |   |  502  mots

ISTANBUL (Reuters) - Plusieurs dizaines de policiers turcs, dont des officiers de haut rang, ont été arrêtés mardi, soupçonnés d'avoir espionné Recep Tayyip Erdogan et certains de ses proches dans le cadre d'une enquête sur un groupe terroriste présumé, a dit le procureur général.

L'ancien chef de l'unité antiterroriste d'Istanbul, lui-même arrêté et emmené menottes aux poignets, a déclaré que cet incident était purement politique, à moins de trois semaines de la présidentielle du 10 août, qui se jouera pour la première fois au suffrage universel direct.

La police a effectué des coups de filet dans 22 provinces de Turquie et des policiers impliqués dans l'enquête sur les accusations de corruption qui ont ébranlé le gouvernement en décembre dernier ont été arrêtés, ont précisé les médias turcs.

Le scandale a provoqué la démission de quatre ministres et le placement en détention d'un éminent homme d'affaires proche du Premier ministre turc.

Les policiers sont accusés d'avoir mené une enquête sur un groupe terroriste présumé, "Selam-tevhid", un alibi qui leur a permis de placer sur écoute le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, plusieurs ministres et le responsable des services de renseignements.

"L'ordre a été donné d'arrêter 76 policiers qui ont enquêté sur le groupe nommé Selam-tevhid mais dont le véritable but était de se livrer à des activités d'espionnage", a déclaré le procureur général, Hadi Salihoglu. Cinquante-deux policiers ont pour l'instant été arrêtés.

Le procureur général a indiqué que l'affaire "Selam-tevhid", qui visait 251 personnes, a été classée sans suite après trois ans d'enquête en raison du manque de preuve. Durant cette période, 2280 personnes ont été placées sur écoute.

L'ordre a également été donné d'arrêter 39 suspects après la mise sur écoute de près de 250 personnes parmi lesquelles figurent des députés, des juges, des journalistes et des hauts responsables, tous membres présumés d'un groupe illégal, précise le communiqué. Quinze personnes ont pour l'instant été placées en détention.

Selon les médias turcs, ces raids policiers ciblent une "structure parallèle" au sein de l'Etat turc.

Ce terme a également été utilisé par Recep Tayyip Erdogan pour désigner les policiers et membres de l'appareil judiciaire partisans du prédicateur Fethullah Gülen, qui orchestre selon lui un complot contre son gouvernement.

Les fidèles du prédicateur, installé aux Etats-Unis, en Pennsylvanie, depuis 1999, sont regroupés au sein du mouvement "Hizmet" (Service).

Des milliers de policiers et des centaines de juges ont été mutés et plusieurs hauts responsables des institutions publiques ont démissionné depuis le début de l'enquête sur les faits de corruption, des décisions perçues comme un moyen pour le gouvernement Erdogan de contrer l'influence de Fethullah Gülen.

(Daren Butler, Ece Toksabay; Clémence Apetogbor pour le service français)

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