Menace de nouvelles sanctions européennes contre Moscou

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Menace de nouvelles sanctions européennes contre Moscou[reuters.com]
(Crédits : Reuters.com)

par Justyna Pawlak et Adrian Croft

BRUXELLES (Reuters) - Les ministres européens des Affaires étrangères, réunis mardi à Bruxelles, ont menacé Moscou de nouvelles sanctions en raison du conflit ukrainien, alors que la France a confirmé la livraison d'un porte-hélicoptères Mistral à la Russie en octobre.

Les chefs de la diplomatie des 28 Etats membres se réunissaient mardi sous la pression des appels répétés de Washington et Londres à de nouvelles mesures de rétorsions contre la Russie après la catastrophe du Boeing 777 de la Malaysia Airlines jeudi dernier.

Le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier a déclaré mardi que bien que Berlin souhaite la poursuite du dialogue diplomatique, un durcissement des sanctions contre la Russie était nécessaire.

Plusieurs autres chefs de la diplomatie ont appelé de leurs voeux un embargo sur les armes russes afin d'endiguer l'afflux d'équipement militaire, notamment de missiles sol-air de même type que celui soupçonné d'avoir abattu l'avion de ligne.

Les Etats-Unis et l'Ukraine accusent les séparatistes pro-russes d'avoir abattu l'avion avec l'aide de Moscou. La Russie a nié être impliquée.

Après le crash, le président américain Barack Obama a poussé l'Europe a réagir de manière plus sévère contre Moscou, ce à quoi les principales puissances européennes, la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne, se sont dites prêtes.

La sévérité de la réponse européenne à la situation ukrainienne pourrait tenir à l'attitude des Pays-Bas, qui ont subi les plus lourdes pertes dans l'accident du vol MH17 avec la perte de 193 ressortissants sur les 298 morts dans le crash.

Le dossier divise toutefois l'Europe, tant certains pays d'Europe parmi les pauvres dépendent sur le plan énergétique de la Russie qui se trouve également être un partenaire commercial important.

Une fracture s'est par ailleurs créée entre Paris et Londres lorsque François Hollande a annoncé qu'un contrat prévoyant la livraison d'un Mistral à la Russie à l'automne serait honoré.

Le Premier ministre britannique David Cameron avait expliqué lundi qu'une telle transaction serait "impensable" en Grande-Bretagne et un haut responsable de l'administration américaine a déclaré que les Etats-Unis étaient opposés à la vente.

CONSENSUS DIFFICILE À ATTEINDRE

La position adoptée par le chef d'Etat français lui a valu le soutien de membres de la majorité comme de l'opposition.

David Cameron devrait "balayer devant sa porte", a déclaré Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du Parti socialiste, faisant référence à la présence d'oligarques russes proches de Poutine à Londres.

Le ministre néerlandais des Affaires étrangères Frans Timmermans a annoncé que les Pays-Bas, qui jusqu'ici hésitaient à imposer de nouvelles sanctions à la Russie, n'y étaient pas opposés.

"Il n'y a pas de blocus des Pays-Bas sur de nouvelles sanctions, a-t-il déclaré. Les Pays-Bas veulent que l'Union européenne prenne une position unie, forte et claire contre les troubles dans l'est de l'Ukraine."

Selon des responsables européens, les ministres des Affaires étrangères devraient ajouter des noms à la liste de personnalités et entités concernées par les mesures de rétorsion mais seuls les chefs d'Etat et de gouvernement pourraient décider d'aller au-delà.

Le prochain sommet de dirigeants européens doit se tenir le 30 août, à moins qu'une réunion d'urgence ne soit décidée.

Le ministre britannique des Affaires étrangères fraîchement nommé Philip Hammond a annoncé qu'il presserait ses homologues à "envoyer un message fort et clair à la Russie".

"Ce terrible accident est survenu en premier lieu en raison du soutien de la Russie aux séparatistes dans l'est de l'Ukraine, à cause de l'afflux d'armes lourdes de la Russie vers l'est ukrainien et c'est ce dont nous devons nous occuper aujourd'hui", a-t-il déclaré.

Le chef de la diplomatie britannique a évoqué la possibilité d'un embargo sur les armes russes, tout comme la Suède, l'Autriche et la Lituanie, qui ne commercent pas avec Moscou dans ce domaine.

"Ce qui est arrivé est la conséquence du fait que, particulièrement depuis la fin du mois de juin, la Russie a intensifié sa livraison d'armes lourdes de différents types aux séparatistes pro-russes", a commenté le ministre suédois des Affaires étrangères, Carl Bildt, parlant de "violation" d'accords de la part de Moscou. "Nous devons nous concentrer sur ce sujet."

(Agathe Machecourt pour le service français, édité par Eric Faye)

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