Nettement déficitaire, Credit Suisse sort des commodities

reuters.com  |   |  812  mots

ZURICH (Reuters) - Credit Suisse Group a fait état mardi de sa plus forte perte trimestrielle depuis l'effondrement de Lehman Brothers en 2008, en raison notamment d'une charge de 1,6 milliard de francs suisses (1,32 milliard d'euros) liée au règlement d'un litige fiscal avec la justice américaine.

La banque zurichoise a accusé une perte de 700 millions de francs au deuxième trimestre, un montant plus élevé que les 581 millions anticipés par le consensus Reuters.

Credit Suisse a également annoncé qu'il ne ferait plus de négoce de matières premières, revenant ainsi sur ce qu'elle avait dit voici deux mois, décision qui s'inscrit dans une refonte de son activité de banque d'investissement afin de renouer avec des rendements du capital à deux chiffres sur l'ensemble des activités conservées.

Le trading obligataire de Credit suisse a fait mieux que son activité de gestion de fortune et mieux que ses concurrentes américaines, avec une hausse de 4% des ventes et du trading. Les banques américaines Goldman Sachs et JPMorgan ont elles enregistré des reculs d'au moins 10% dans leurs comptes publiés la semaine passée.

"Je tiens à réaffirmer que nous regrettons profondément les manquements survenus par le passé, qui ont conduit à ce règlement, et que nous en assumons l'entière responsabilité", déclare le directeur général, Brady Dougan, dans un communiqué.

"La confiance et le soutien indéfectibles de nos clients nous ont permis d'atténuer l'impact du règlement sur nos activités".

La justice américaine avait annoncé en mai que la banque suisse débourserait au total plus de 2,5 milliards de dollars (1,8 milliard d'euros) d'amendes et de pénalités après avoir plaidé coupable de complicité d'évasion fiscale.

Brady Dougan a souligné que la capacité de la banque à servir sa clientèle n'avait pas été altérée par le jugement. De fait, l'activité de banque privée a attiré pour 10,1 milliards de francs de nouveaux flux nets - un important indicateur des revenus futurs - durant le trimestre, un peu au-dessus du consensus des analystes qui donnait 9,27 milliards.

"Le fait d'avoir plaidé coupable aux USA ne semble pas avoir eu d'impact négatif sur l'activité et (...) nous pensons que l'action reste valorisée à un niveau attrayant", explique l'analyste de Nomura Jon Peace, lequel a une recommandation d'achat avec un objectif de cours de 36 francs.

L'action perdait 2,22% à 25,51 francs en matinée en Bourse de Zurich, alors que l'indice européen des bancaires gagnait 0,5% dans le même temps.

LA MOITIÉ DU BÉNÉFICE AUX ACTIONNAIRES

Le bénéfice imposable de la banque d'investissement, allégée d'une bonne partie de ses segments non performants comme le trading de taux, était quasiment inchangé à 752 millions de francs.

Credit Suisse a donc décidé d'en finir avec les "commodities", où il n'était qu'un acteur de taille moyenne, imitant en cela des établissements tels que Deutsche Bank, JPMorgan et Barclays qui ont choisi soit de se retirer totalement de ce segment soit d'en réduire sensiblement l'activité.

Le départ de Credit Suisse fait qu'il ne reste qu'une poignée d'intervenants dans un segment du marché qui, il y a quelques années encore, passait pour un passage obligé de la banque d'investissement. On peut citer Goldman Sachs, Citigroup, Morgan Stanley et quelques nouveaux venus comme BTG Pactual.

Sinon, la bonne performance du trading obligataire a permis de compenser le fléchissement du trading d'actions. Mais le changement de cap risque de ne pas suffire pour remettre en cause la suprématie de la concurrente UBS, première banque privée au monde, selon Espirito Santo Investment Bank.

"Globalement, même si la banque d'investissement a surperformé ce trimestre-ci, la banque privée et la gestion de fortune restent décevantes", dit Shailesh Raikundlia, d'Espirito Santo.

Par son recentrage, Credit Suisse veut renouer avec des rendements des fonds propres à deux chiffres dans l'activité banque d'investissement.

Elle a également dit mardi qu'elle était bien partie pour réduire ses dépenses de 4,5 milliards de francs d'ici la fin 2015, ayant déjà abouti à leur retrancher 3,4 milliards.

Toutes ces mesures visent en définitive à verser en dividendes la moitié environ des bénéfices une fois qu'un important ratio, actuellement de 9,5%, aura atteint 10%.

"Nous mettons actuellement en oeuvre nos mesures de capital et sommes sur la bonne voie pour améliorer notre Look-through CET 1 ratio à plus de 10% d'ici à la fin de l'année, ce qui inclut la poursuite de la constitution d'une charge de dividende en espèces pour 2014", observe Dougan.

"Une fois ces 10% atteints, et tandis que nous continuons d'accroître notre capital pour atteindre notre cible de 11% à long terme, nous prévoyons de restituer environ la moitié de nos bénéfices aux actionnaires à travers nos distributions annuelles".

(Katharina Bart, Nicolas Delame pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)

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