LVMH marque le pas, les changes pèsent au 1er semestre

reuters.com  |   |  688  mots

par Pascale Denis

PARIS (Reuters) - LVMH a fait nettement moins bien qu'attendu au premier semestre, plombé par un fort ralentissement de sa croissance au deuxième trimestre et par une chute de sa rentabilité opérationnelle impactée par d'importants effets de change négatifs.

Les ventes du numéro un mondial du luxe, propriétaire de Louis Vuitton, Moët & Chandon ou Bulgari, ont augmenté de 3% (+5% hors variations de changes) à 14,01 milliards d'euros sur les six premiers mois de l'exercice, un chiffre inférieur au consensus Reuters de 14,35 milliards.

Sur le seul deuxième trimestre, la croissance organique est tombée à 3%, après 6% au premier, alors que les analystes tablaient sur 6%, pénalisée par un ralentissement en Chine ainsi qu'à Hong Kong et par des ventes atones en Europe, où la demande des touristes chinois a elle aussi baissé.

Le ralentissement de la croissance du groupe couplé à de lourds effets de changes négatifs s'est soldé par une chute de la marge opérationnelle à 18%, contre 19,8% un an auparavant.

Le résultat opérationnel courant a reculé de 5% à 2,576 milliards (consensus Reuters de 2,81 milliards). Hors changes et hors effets de périmètre lié à l'intégration de l'italien Loro Piana, il ressort en progression de 2%, a précisé jeudi le directeur financier du groupe, Jean-Jacques Guiony, lors d'une conférence téléphonique.

"Les marges ont beaucoup plus baissé que prévu", relèvent les analystes d'UBS qui anticipent de réviser leurs prévisions de résultat pour l'année 2014 "au regard d'un semestre nettement plus faible que prévu".

NORMALISATION EN FIN D'ANNÉE POUR LE COGNAC

Très surveillées, les ventes de la mode-maroquinerie, division phare du groupe qui compte Louis Vuitton, sont restées stables, alors que les analystes attendaient une hausse de 5%, après une envolée de 9% au premier trimestre liée à des achats massifs intervenus au Japon en début d'année avant un relèvement de la TVA en avril..

Louis Vuitton, comme les autres marques du pôle (Céline, Fendi ou Marc Jacobs) a souffert d'un ralentissement en Chine et d'un très net tassement à Hong Kong, ville-clé du luxe mondial, en raison de récents remous politiques.

Par comparaison, Hermès, bien qu'ayant lui aussi ralenti la cadence, a signé une croissance organique de 9,6% sur le trimestre, et de 16% en Chine.

"Vuitton a beaucoup fait pour repositionner ses gammes mais les consommateurs, en particulier chinois, ne sont pas encore au rendez-vous", note Luca Solca, analyste de BNP Paribas.

Les marges du maroquinier, principal centre de profit de LVMH, sont cependant restées stables, a précisé le directeur financier, grâce à de stricts contrôles de coûts mais aussi un "mix" plus favorable au modèle monogramme (plus rentable) au Japon au premier trimestre.

Deuxième division de LVMH par la rentabilité, celle des vins et spiritueux (Moët & Chandon, Dom Perignon) est revenue en terrain positif (+1%), une poursuite des déstockages de cognac en Chine ayant été compensée de bonnes performances aux Etats-Unis et par une bonne tenue des ventes de champagne.

Comme Rémy Cointreau avant lui, LVMH a dit tabler, pour le cognac, sur une normalisation de la situation des stocks des grossistes en Chine à la fin de l'année.

LVMH a fortement ralenti la cadence dans les montres et la joaillerie (Tag Heuer, Hublot, Bulgari), avec une croissance limitée à 2%, toujours pénalisée par les mesures anticorruption de Pékin et "il faudra des mois, sinon des trimestres pour que les tendances s'améliorent", selon Jean-Jacques Guiony.

La dynamique de la distribution sélective, deuxième division du groupe par la taille et qui rassemble les réseaux de boutiques détaxées DFS et la chaîne de parfumeries Sephora, s'est légèrement tassée à 8%. La croissance a en revanche été solide dans les parfums et cosmétiques (Dior, Guerlain, Givenchy) qui ont accéléré à +7%.

Le résultat net part du groupe recule de 4% à 1,509 milliard d'euros. Un acompte sur dividende de 1,25 euro sera mis en paiement le 4 décembre 2014.

(Edité par Véronique Tison)

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