Renault améliore sa rentabilité mais le cash-flow déçoit

reuters.com  |   |  701  mots

par Gilles Guillaume et Laurence Frost

BOULOGNE-BILLANCOURT (Hauts-de-Seine) (Reuters) - Renault a enregistré un bond de 25% de son résultat opérationnel au premier semestre grâce à des réductions de coûts et le groupe automobile a confirmé ses objectifs malgré l'impact des changes sur son chiffre d'affaires et celui des stocks sur son cash flow.

Le constructeur, dont la Clio 4 et le 4X4 low cost Duster ont tiré les ventes sur les six premiers mois de l'année, a dégagé une marge opérationnelle en valeur de 729 millions d'euros, contre 583 millions un an plus tôt, donnant un taux de marge de 3,7% contre 2,9%.

En revanche, le chiffre d'affaires a baissé de 3% à 19,82 milliards d'euros à cause de la baisse du peso argentin, du rouble russe et du real brésilien face à l'euro. Hors effets de change, dont le poids devrait s'alléger au second semestre, le CA ressort en légère hausse à taux de change constants.

Le free cash flow opérationnel de l'automobile est tombé à -360 millions d'euros sur le semestre écoulé, contre -31 millions un an plus tôt, reflet de l'impact négatif de la variation du besoin en fonds de roulement pour 861 millions d'euros.

Cet impact est lié à un rééquilibrage des stocks, a expliqué Dominique Thormann, directeur financier de Renault, au cours d'une téléconférence avec les analystes, avec une hausse des inventaires dans le réseau du groupe en prévision notamment de l'arrivée de la nouvelle Twingo après l'été, et une baisse chez les concessionnaires. Au total, les stocks ont reculé à 62 jours de vente, contre 67 jours fin juin 2013.

"Le ralentissement de la génération de free cash flow est à nos yeux temporaire", commente ISI dans une note. "Le fait que l'activité avance vers son objectif de 5% plus vite que nous l'avions anticipé est plus important sur le long terme."

A 13h00, le titre Renault accuse un repli de 4% à 66,73 euros, sous-performant nettement l'indice sectoriel européen (+0,03%) et affichant ainsi la plus forte baisse du CAC 40 (+0,5%).

"BIEN EN TRAJECTOIRE" SUR LA MARGE OPÉRATIONNELLE

Renault a réduit ses coûts de 412 millions d'euros sur les six premiers mois de l'année grâce notamment au travail partagé avec ses partenaires Nissan et Daimler dans les moteurs et les architectures de véhicules.

"Le poste le plus important est les achats, suivis de la fabrication, de la logistique et de la R&D", a ajouté Dominique Thormann. "Nous sommes capables de dépenser moins pour maintenir le même rythme de développement."

Le constructeur, qui a signé en mars 2013 un accord de compétitivité en France, a confirmé ses objectifs annuels, à savoir une hausse des immatriculations, du chiffre d'affaires à changes constants et de la marge opérationnelle du groupe et de l'automobile.

Malgré le creusement du free cash flow au premier semestre, Renault vise toujours un free cash flow opérationnel de l'auto positif en 2014.

Dominique Thormann s'est également dit "bien en trajectoire" pour atteindre l'objectif d'une marge opérationnelle du groupe supérieure à 5% courant 2017.

L'environnement sectoriel reste contrasté, avec une reprise plus forte que prévu en Europe et un ralentissement confirmé dans plusieurs pays émergents. En Russie, troisième marché du groupe derrière la France et le Brésil, Renault prévoit maintenant au mieux une baisse de 10% de la demande.

"Il y a des discussions actuellement entre le ministère de l'Industrie russe et les constructeurs automobiles pour voir si des mesures spécifiques pourraient être mises en place pour essayer de soutenir un petit peu le marché", a indiqué Jérôme Stoll, directeur commercial du constructeur, au cours d'une téléconférence de presse. "Ça pourrait être une manière de conforter notre -10%, et de ne pas aller plus loin."

Le résultat net, part du groupe, a bondi à 749 millions d'euros au premier semestre, contre 39 millions un an plus tôt. Cette année-là, le bénéfice avait été amputé par environ 500 millions de provisions sur l'arrêt de l'activité en Iran, ainsi que par des charges liées au spécialiste de batteries interchangeables Better Place, qui a fait faillite en mai 2013.

(Edité par Dominique Rodriguez)

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