Tsahal tire sur une école à Gaza, l'Onu dénonce un carnage

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Tsahal tire sur une école à Gaza, l'Onu dénonce un carnage[reuters.com]
(Crédits : Reuters.com)

par Nidal al-Mughrabi

GAZA (Reuters) - L'attaque par des blindés israéliens d'une école gérée par l'Onu dans le nord de la bande de Gaza a fait au moins quinze morts et une centaine de blessés mercredi parmi les familles qui s'y étaient réfugiés.

D'après des responsables de l'UNRWA, l'agence de l'Onu chargée des réfugiés palestiniens, l'armée israélienne avait été prévenue à dix-sept reprises, la dernière fois quelques heures seulement avant les tirs, que l'Ecole élémentaire pour filles du camp de réfugiés de Djabalia abritait des réfugiés ayant fui les combats.

Une porte-parole de l'armée israélienne a déclaré que des combattants palestiniens avaient tiré au mortier depuis les environs de l'école et que Tsahal n'avait fait que riposter. "Nous continuons d'enquêter sur cette affaire", a-t-elle ajouté.

Mais le directeur de l'UNRWA, Pierre Krähenbühl a condamné "dans les termes les plus forts cette grave violation du droit international par les forces israéliennes".

"J'appelle la communauté internationale à mettre en oeuvre une action politique internationale délibérée pour mettre fin immédiatement à la poursuite de ce carnage", poursuit-il dans un communiqué.

Au ministère de la Santé du gouvernement Hamas de Gaza, on avançait dans l'après-midi un bilan révisé de quinze morts au moins. L'UNRWA n'est pas encore en mesure de donner un chiffre précis, a dit Krähenbühl. "Mais nous savons, ajoute-t-il, qu'il y a de multiples victimes civiles, y compris des femmes, des enfants et les gardes de l'UNRWA qui tentaient de protéger le site",

L'agence des Nations unies dit avoir retrouvé des fragments d'obus tombés sur l'école.

"Il y avait cinq obus, des obus de chars israéliens, qui ont frappé les gens et ont tué de nombreuses personnes alors qu'elles dormaient. Ces gens étaient venus à l'école parce que c'est un abri de l'Onu", a déploré Khalil al Halabi, directeur des opérations de l'UNRWA dans le nord de l'enclave.

"AUCUN LIEU N'EST SÛR"

Après les tirs de chars, les murs des salles de classe étaient couverts de sang et, au milieu des bris de verre et des gravats, certains survivants étaient à la recherche de corps à enterrer. Près de la cour, une vingtaine d'ânes, encore attachés à une balustrade, gisaient sur le sol.

Abdel-Karim al Masamha, 27 ans, dit avoir fui avec sa famille les combats dans le nord de la bande de Gaza et avoir cherché asile dans cette école. "Nous n'avons pas trouvé la sécurité ici", raconte-t-il. "Des gens ont été suppliciés sous nos yeux. Ils ont été démembrés."

Djabalia, sous le feu de tirs nourris depuis mardi, est le plus vaste camp de réfugiés du territoire. Sa population - 120.000 habitants - n'a cessé de croître au fil des affrontements entre groupes armés palestiniens et Tsahal.

"Il n'y a de sécurité nulle part, aucun lieu n'est sûr, ni les maisons ni les écoles", selon Halima Ghabin, une mère de famille. "Que faut-il que je dise au monde ? Trouvez une solution. Nous sommes de civils et des enfants sans défense."

L'UNRWA dit avoir atteint "un point de rupture": environ 200.000 Palestiniens se sont réfugiés dans ses différents bâtiments à la suite des appels répétés de l'armée israélienne à évacuer des quartiers entiers.

Jeudi dernier déjà, 15 personnes avaient été tuées et 200 blessées dans une précédente frappe contre une autre école gérée par l'UNRWA dans le nord de l'enclave, à Beit Hanoun, où se trouvaient des centaines de civils.

L'armée israélienne avait alors expliqué qu'elle avait ainsi répondu à des tirs venus du voisinage de l'école.

(avec Jeffrey Heller à Jérusalem; Simon Carraud et Henri-Pierre André pour le service français)

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