FRANCFORT (Reuters) - Siemens a fait savoir jeudi que sa branche énergie serait exposée à des difficultés dans les trimestres à venir et publié un bénéfice d'exploitation de ses grandes divisions en deçà des attentes au troisième trimestre.

Ces résultats constituent un revers pour le président du directoire Joe Kaeser au moment où il tente d'améliorer la rentabilité du groupe, en perte de vitesse face à ses concurrents comme ABB et General Electric.

Joe Kaeser, qui a pris les commandes du groupe munichois l'an dernier après l'éviction de son prédécesseur, a présenté en mai son plan stratégique baptisé "Vision 2020", qui prévoit entre autres de réduire de 16 à neuf le nombre de grandes divisions ainsi que la suppression de 11.600 postes.

Le dirigeant veut aussi améliorer la façon dont Siemens gère les grands projets à risques, qui ont abouti à des charges annuelles moyennes de 700 millions d'euros ces dernières années, pour améliorer la rentabilité.

"Tandis que nous avons bien progressé dans la plupart des domaines, le secteur de l'énergie demeurera une difficulté dans les trimestres à venir", a dit Joe Kaeser dans un communiqué, ajoutant qu'il misait sur "Vision 2000" pour engendrer une amélioration durable des performances.

Le titre recule de 0,14% dans les tout premiers échanges à la Bourse de Francfort, où le Dax cède 0,26%

BOND DES NOUVELLES COMMANDES DANS L'ÉNERGIE

Sur une période de trois mois à fin juin, le bénéfice d'exploitation des quatre principales divisions de Siemens - industrie, énergie, santé et infrastructures & agglomérations - a augmenté de 37% à 1,74 milliard d'euros, alors que le consensus Reuters le donnait à 1,83 milliard.

Siemens a augmenté sa marge d'exploitation des grandes divisions à 9,5% après 6,8%, mais elle reste inférieure au consensus qui donnait 9,9%.

Le bénéfice de sa division énergie a reculé de 6%, sous le coup de charges exceptionnelles de 128 millions d'euros liées au coûts plus élevés que prévu du raccordement de champs éoliens offshore aux réseaux électriques.

La division, qui fabrique des produits allant des turbines à gaz aux transformateurs, a enregistré un bond de 54% de ses nouvelles commandes grâce à quelques gros contrats, ce qui indique une future hausse des revenus et représente plus de la moitié du carnet de commandes de 101 milliards d'euros de Siemens.

Le chiffre d'affaires total a reculé de 4% à 17,9 milliards d'euros au troisième trimestre, en deçà du consensus à 18,5 milliards d'euros, ce que Siemens attribue à des effets de change négatifs. Les divisions énergie et santé ont notamment fait moins bien que prévu.

Le conglomérat industriel table toujours sur un chiffre d'affaires inchangé sur l'exercice annuel clos fin septembre, ainsi que sur une hausse du bénéfice par action de 15% au moins par rapport aux 5,08 euros de l'exercice précédent.

Les analystes prévoient un chiffre d'affaires 2013-2014 en baisse de 1,1% et un BPA en hausse de 25% au plus.

(Maria Sheahan, Wilfrid Exbrayat et Mathilde Gardin pour le service français)