Les migrants de Calais prêts à tout pour traverser la Manche

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Les migrants de Calais prêts à tout pour traverser la Manche[reuters.com]
(Crédits : Reuters.com)

LILLE (Reuters) - Des centaines de migrants en attente à Calais d'une occasion de passer au Royaume-Uni sont désormais prêts à tout pour traverser la Manche, certains prenant d'assaut les camions en plein jour.

Après l'évacuation de mai à juillet de plusieurs campements sauvages, les candidats au voyage qui errent dans le port et la zone industrielle des Dunes de la préfecture du Pas-de-Calais sont plus nombreux que jamais et tentent de partir avant le retour programmé des forces de l'ordre.

Christian Salomé, président de l'association "l'auberge des migrants" qui organise plusieurs fois par semaine des distributions de repas, estime leur nombre à un millier.

"Hier soir, nous avons distribué 720 repas, depuis le mois de mai c'est environ une cinquantaine de plus chaque semaine, cela n'arrête pas", a-t-il dit jeudi à Reuters.

La préfecture, sans vouloir valider ce chiffre, reconnaît que le nombre de migrants a sensiblement augmenté.

"Presque tous viennent d'Afrique. Soudan, Ethiopie, Érythrée, Mali, République centrafricaine, les Africains sont maintenant largement majoritaires, il y a quelques mois Afghans et Irakiens l'étaient", souligne Christian Salomé.

Leur attitude a aussi changé, selon les autorités et les bénévoles d'associations humanitaires.

"Depuis quelque temps, on voit qu'ils osent beaucoup plus et qu'il prennent tous les risques. Avant, ils dormaient le jour et tentaient discrètement de se glisser dans des camions la nuit. Maintenant, ils peuvent prendre des camions d'assaut en plein jour", dit Christian Salomé qui date ce changement de comportement des dernières évacuations de camps début juillet.

UNE NOUVELLE "JUNGLE"

Les services de gardiennage du port et les chauffeurs routiers ont aussi alerté les autorités.

Gilles Debove, responsable syndical FO Police, observe que "les migrants ont moins peur des policiers aujourd'hui. Pour être dissuasifs, les policiers devraient être aujourd'hui beaucoup plus nombreux".

Des policiers qui, comme les bénévoles d'associations, s'interrogent sur l'utilité de leur action de démantèlement de camps qui se recréent aussi rapidement qu'ils sont détruits.

Les responsables du port de Calais, qui est géré par la chambre de commerce et d'industrie (CCI), mettent en garde contre des pertes économiques liées à la présence de migrants.

"Nous ne pouvons pas gérer les conséquences d'un phénomène qui n'est pas de notre fait, un trafic en baisse, c'est un chiffre d'affaires en baisse, nous serons victimes et l'Etat doit nous protéger de cela", souligne le président de la CCI, Jean-Marc Puissesseau.

Si les services de l'Etat ont annoncé à plusieurs reprises leur refus de voir se créer une nouvelle "jungle" à Calais, comme celle démantelée en 2009, un campement sauvage est pourtant en train de s'installer sur un immense terrain vague appartenant à l'usine Tioxyde.

L'entreprise a obtenu de la justice l'expulsion des migrants et le Préfet devrait ordonner l'exécution de cette décision mais les migrants déloges se regrouperont ailleurs.

(Pierre Savary, édité par Yves Clarisse)

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