Navi Pillay (Onu) demande des comptes à Israël

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GENEVE (Reuters) - Navi Pillay, haut commissaire des Nations unies pour les droits de l'homme, a accusé jeudi Israël de défier le droit international lors de son offensive militaire contre la bande de Gaza, ce pour quoi l'Etat hébreu devrait rendre des comptes, notamment si des crimes de guerre sont avérés.

L'armée israélienne a visé des écoles, des hôpitaux et des installations de l'Onu, ce qui constitue des violations des Conventions de Genève, a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse.

"En conséquence, je voudrais dire qu'ils (les Israéliens) semblent violer délibérément les obligations qui leur sont imposées par le droit international", a lancé la diplomate sud-africaine.

"C'est pourquoi je dis et je redis que nous ne pouvons accepter l'impunité, nous ne pouvons tolérer qu'on puisse continuer à agir ainsi sans avoir à rendre des comptes."

Navi Pillay a ajouté que les militants palestiniens du Hamas violaient aussi le droit humanitaire international en tirant des roquettes sur Israël, parfois sur des zones densément peuplées.

Depuis le début de l'opération "Bordure protectrice" le 8 juillet, 1.372 Palestiniens, en majorité des civils, ont péri, et près de 7.000 ont été blessés, selon les autorités de Gaza. Côté israélien, 56 soldats ont été tués et plus de 400 blessés. Les roquettes tirées par les Palestiniens sur Israël ont tué trois civils, dont un travailleur thaïlandais.

Navi Pillay a rappelé que l'Etat d'Israël avait poursuivi seulement quatre soldats de Tsahal après l'opération "plomb durci" contre Gaza fin 2008, début 2009, l'un d'eux pour le vol d'une carte bleue.

Elle a dit son scepticisme sur le volonté d'Israël de punir les coupables de violations des droits de l'homme au cours des opérations militaires à Gaza, qui sont dans leur quatrième semaine.

"QUE DES COMPTES SOIENT RENDUS"

Disant ne pas croire à une enquête "crédible" menée par Israël, elle a rappelé que la justice internationale était en droit d'intervenir.

"Que des comptes soient rendus, que la justice soit rendue, on ne peut pas l'attendre des procédures israéliennes", a-t-elle estimé.

Une enquête de l'Onu sur l'opération "Plomb durci", conduite par le juriste sud-africain Richard Goldstone, a conclu que les Israéliens et le Hamas avaient commis des crimes de guerre. L'Onu avait donné six mois aux deux parties pour mener des enquêtes crédibles, faute de quoi elles risquaient des poursuites internationales. Ces recommandations sont restées lettre morte.

Navi Pillay a également critiqué l'attitude des Etats-Unis.

"Nombre de mes déclarations s'adressent aux Etats-Unis, qui peuvent avoir une influence sur Israël, qui peuvent faire plus pour que cessent les effusions de sang et que s'ouvrent des négociations. J'ai aussi demandé la fin du blocus (de Gaza) et la fin de l'occupation (de territoires palestiniens par Israël)."

Elle s'est dite consternée par le soutien sans faille de Washington à Israël lors des votes au Conseil des droits de l'homme de l'Onu, ainsi qu'au Conseil de sécurité et à l'Assemblée générale.

Les Etats-Unis "fournissent non seulement les armes lourdes utilisées par Israël à Gaza mais ils ont également consacré près d'un milliard de dollars pour le système 'Dôme de fer' qui protège les Israéliens des attaques de roquettes. Une telle protection contre les bombardements n'a pas été fournie aux habitants de Gaza", a-t-elle dit.

(Stephanie Nebehay, Guy Kerivel pour le service français)

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