La Sierra Leone décrète l'état d'urgence face au virus Ebola

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Plan sanitaire national contre la fièvre Ebola au Liberia[reuters.com]
(Crédits : Reuters.com)

par Umaru Fofana et Kwasi Kpodo

FREETOWN (Reuters) - La Sierra Leone a déclaré jeudi l'état d'urgence sanitaire face à l'épidémie de fièvre Ebola, la plus grave jamais recensée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui a fait 729 morts au moins en Afrique de l'Ouest depuis le mois de février.

Dans un communiqué, le président sierra-léonais Ernest Bai Koroma a annoncé qu'il mobilisait les forces de sécurité pour isoler les foyers d'infection du virus mortel.

Au Liberia voisin, le gouvernement a décrété mercredi soir la fermeture des écoles et envisage lui aussi de placer en quarantaine les communautés les plus touchées par l'épidémie.

Les fonctionnaires libériens dont l'activité n'est pas essentielle ont également été placés en congé pour trente jours dans le cadre de ce plan national contre la maladie.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé un plan de 100 millions de dollars (75 millions d'euros) pour combattre une épidémie "sans précédent", alors que la maladie souvent mortelle est classée parmi les plus virulentes et se caractérise notamment par de la fièvre et une faiblesse intense, suivis de vomissements, de diarrhées et dans certains cas d'hémorragies.

"Le niveau de l'épidémie d'Ebola et la menace persistante qu'elle représente nécessitent un renforcement de la réponse de l'OMS, de la Guinée, du Liberia et de la Sierra Leone", a déclaré jeudi la directrice générale de l'institution, Margaret Chan, qui doit rencontrer les chefs d'État des pays concernés vendredi à Conakry, en Guinée.

D'après les derniers chiffres publiés par l'OMS, plus de 1.200 cas confirmés ont été répertoriés depuis le début de l'épidémie, dont 729 mortels, 57 décès supplémentaires ayant été recensés entre le 24 et le 27 juillet en Guinée, au Liberia, au Nigeria et en Sierra Leone. La Guinée est à ce jour le pays le plus touché.

LES VOLONTAIRES DU PEACE CORPS RAPATRIÉS

"Nous sommes confrontés à une situation d'urgence sanitaire majeure. L'épidémie est virulente, meurtrière, nombre de nos compatriotes meurent et nous devons agir pour interrompre sa propagation", a déclaré à Reuters le ministre libérien de l'Information, Lewis Brown. "Plus que jamais, nous avons besoin du soutien de la communauté internationale. Nous avons absolument besoin de toute l'aide que nous pourrons obtenir".

La présidente libérienne, Ellen Johnson Sirleaf, a déclaré que son gouvernement envisageait de placer en quarantaine certaines communautés, sur la base de recommandations que transmettra le ministère de la Santé.

Dimanche, déjà, le Liberia avait fermé la plupart de ses postes-frontières et imposé des mesures sanitaires très strictes aux points d'entrée encore ouverts.

L'Association internationale du transport aérien (IATA) a fait savoir que l'OMS ne recommandait aucune restriction des vols ou fermeture des frontières. L'IATA ajoute que le risque serait très faible pour les autres passagers si une personne atteinte du virus empruntait un vol.

Un centre d'isolement prévu pour les malades d'Ebola dans la capitale libérienne Monrovia est débordé par l'afflux de patients, a déclaré mercredi Tolbert Nyenswah, secrétaire d'Etat à la Santé. "Le personnel, là-bas, est débordé. Le Liberia vit une crise humanitaire", a-t-il dit à Reuters.

Le Centre américain pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) a pour sa part fait savoir jeudi que 50 experts médicaux seraient envoyés dans les pays touchés par l'épidémie et émis un avertissement concernant les voyages non essentiels en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone.

Le ministère français des Affaires étrangères a recommandé de suspendre tout projet de voyage à destination des pays où sévit actuellement l'épidémie de fièvre Ebola, "sauf raison impérative".

SOMMET AFRICAIN À WASHINGTON

Les États-Unis ont annoncé la tenue d'un sommet la semaine prochaine à Washington sur les moyens de venir en aide aux pays touchés. Les dirigeants de la Sierra Leone et du Liberia, deux des pays les plus affectés par la maladie, seront présents.

Le virus se transmet par contact direct avec du sang, des liquides organiques ou des tissus de personnes ou d'animaux infectés.

Plusieurs dizaines de médecins ou infirmiers sont morts de la maladie alors qu'ils soignaient des personnes atteintes.

Le Peace Corps, agence fédérale américaine, a annoncé mercredi le rappel de ses 340 volontaires présents au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée en raison de la propagation de l'épidémie.

L'autorité de l'aviation civile nigériane a annoncé avoir mis en place des contrôles thermiques pour les passagers embarquant dans des zones touchées par le virus afin d'éviter la contamination. En cas de fièvre détectée, des tests sanguins seront pratiqués.

Le département d'Etat américain a confirmé qu'un Américain était mort de la fièvre Ebola au Nigeria après avoir attrapé la maladie au Liberia. Deux autres employés humanitaires américains contaminés par le virus Ebola sont dans un état sérieux, qui s'est cependant légèrement amélioré.

(avec David Lewis et Emma Farge à Dakar, Lesley Wroughton à Washington; Guy Kerivel, Eric Faye, Henri-Pierre André et Agathe Machecourt pour le service français)

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