La reprise ralentit sur le marché de l'emploi aux Etats-Unis

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Ralentissement de la reprise sur le marché de l'emploi aux USA[reuters.com]
(Crédits : Reuters.com)

par Lucia Mutikani

WASHINGTON (Reuters) - L'économie américaine a créé moins d'emplois que prévu en juillet et le taux de chômage est remonté de façon inattendue, montrent les statistiques officielles publiées vendredi, reflétant un ralentissement de la reprise du marché de l'emploi qui devrait laisser à la Réserve fédérale de la marge de manoeuvre pour maintenir des taux bas dans un avenir prévisible.

Le département du Travail a fait état de 209.000 créations de postes non-agricoles le mois dernier, contre 298.000 en juin et alors que les économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne un chiffre de 233.000.

Les créations de mai et de juin ont été révisées en hausse, de 15.000 au total par rapport aux chiffres annoncés précédemment.

Wall Street et les Bourses européennes ont réduit leurs pertes après la publication du rapport sur l'emploi, tandis que le dollar est tombé à son plus bas niveau de la journée par rapport à un panier de devises de référence et que les rendements des obligations du Trésor américain ont baissé.

"C'est un rapport idéal pour une économie qui est en croissance régulière sans emballement. Il renforcera pour l'instant l'engagement de la Réserve fédérale en faveur d'une réorientation progressive de sa politique monétaire", estime Mohamed El-Erian (Allianz).

Les créations d'emploi ont ainsi dépassé le seuil de 200.000 pendant six mois consécutifs, ce qui ne s'était plus vu depuis 1997. La hausse de 0,1 point du taux de chômage, à 6,2%, s'est accompagnée d'une augmentation du nombre de personnes entrant sur le marché du travail, ce qui est un signe de confiance quant aux perspectives de trouver un emploi.

Le taux de chômage était de 6,1% en juin, son plus bas niveau depuis septembre 2008, le mois du dépôt de bilan de Lehman Brothers, détonateur de la crise financière mondiale. Le chômage aux Etats-Unis avait culminé à 10% en octobre 2009.

Il était attendu à 6,1% également par les économistes.

Le taux de participation au marché du travail, qui mesure la part de la population en âge de travailler occupant ou recherchant effectivement un emploi, a augmenté le mois dernier à 62,9% contre 62,8% observé pendant trois mois d'affilée.

Le salaire horaire moyen, étroitement surveillé car pouvant éventuellement signaler des tensions entre l'offre et la demande sur le marché du travail qui pourraient jouer en faveur d'un relèvement des taux de la Fed, n'a augmenté que d'un cent.

LA CROISSANCE RESTERA VIGOUREUSE

La hausse du salaire horaire moyen est ainsi portée à 2,0% en variation annuelle, nettement inférieure aux niveaux susceptibles d'inquiéter la Fed. Des responsables de la banque centrale ont déclaré mercredi que la situation était loin d'être tendue, ce qui signifie qu'un relèvement des taux peut attendre.

En juillet, le secteur manufacturier a créé 28.000 postes, le douzième chiffre positif consécutif. Dans la construction, les effectifs ont augmenté pour le septième mois d'affilée (+22.000) et dans les services, le nombre de créations de postes a atteint 140.000 contre 232.000 en juin.

Le léger refroidissement du marché de l'emploi en juillet ne devrait pas modifier les perspectives de croissance vigoureuse de l'économie américaine au troisième trimestre.

"(Le rapport) reflète encore une amélioration du marché de l'emploi et de l'économie mais nous constatons aussi l'absence de tensions sur les salaires, ce qui commence à préoccuper les investisseurs", dit Sean Lynch (Wells Fargo Private Bank).

Les chiffres de l'enquête ADP publiés mercredi et les inscriptions hebdomadaires au chômage de jeudi ont également déçu, mais le tableau d'ensemble brossé par les statistiques américaines de l'emploi semble plutôt encourageant pour les perspectives de la première économie mondiale.

La croissance a été de 4,0% au deuxième trimestre en rythme annuel après s'être contractée de 2,1% au premier trimestre. Bien que la croissance ait largement profité de la reconstitution des stocks au deuxième trimestre, celle-ci devrait rester soutenue au deuxième semestre.

Le département du Commerce a annoncé de son côté que les dépenses de consommation ont augmenté au mois de juin pour le cinquième mois d'affilée, mais la modération des hausses de prix laisse penser que la Fed continuera d'observer le statu quo pendant encore un bon moment.

Ces dépenses ont augmenté de 0,4% après une hausse de 0,3% en mai, mais ajustées de l'inflation, elles affichent une hausse de 0,2% après +0,1% en mai. L'indice de base des prix à la consommation, la référence en matière d'inflation pour la Fed, a augmenté de 1,5% sur un an en juin, un rythme qui reste en retrait par rapport à l'objectif de 2% de la banque centrale.

La plupart des économistes interrogés par Reuters tablent sur un relèvement des taux directeurs au deuxième trimestre de l'an prochain. Toutefois, le président de la Fed de Dallas Richard Fisher a déclaré vendredi qu'il était "très possible" que la Fed commence à relever ses taux au début de l'an prochain, à condition que la situation de l'économie américaine continue à s'améliorer comme elle le fait.

La Réserve fédérale a maintenu ses taux à des niveaux proches de zéro depuis décembre 2008.

(Juliette Rouillon pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)

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