ISLAMABAD (Reuters) - A l'appel du dignitaire religieux Tahir Ul-Qadri, plusieurs milliers de manifestants ont tenté mercredi de bloquer les issues du parlement pakistanais où se trouvait le Premier ministre Nawaz Sharif, dont ils réclament la démission.

Les élus ont toutefois pu quitter le bâtiment par une sortie annexe. Les partisans de Qadri et d'Imran Khan, ancienne star du cricket devenu chef de file de l'opposition, sont rassemblés depuis cinq jours à Islamabad.

Tahir Ul-Qadri et Imran Khan accusent le chef du gouvernement de corruption et de fraudes électorales. Ils ont été appelés à comparaître jeudi devant la Cour suprême pour ces rassemblements.

Mardi soir, leurs partisans ont démantelé les barricades dressées aux abords du Parlement par les forces de sécurité. "Ne laissez personne y entrer ou en sortir", leur a lancé Qadri mercredi, tout en leur enjoignant de rester pacifiques.

La police anti-émeute et les forces de gendarmerie déployées dans le secteur ne sont pas intervenues.

Sommant Nawaz Sharif de démissionner avant 20h00 (15h00 GMT), Imran Khan a quant à lui menacé d'ordonner à ses partisans d'envahir la résidence du Premier ministre.

L'armée, toujours très influente, a plaidé pour une solution politique. "La situation exige patience, sagesse et sagacité de la part de tous les protagonistes pour sortir de l'impasse par le dialogue dans l'intérêt supérieur de la nation et du public", a dit un porte-parole militaire sur Twitter.

Selon certains commentateurs, Khan et Qadri chercheraient à exploiter des divergences entre l'état-major et le Premier ministre, aux affaires depuis juin 2013. L'ancien homme d'affaires issu des rangs conservateurs reste toutefois très populaire et dispose de la majorité absolue au parlement.

(Katharine Houreld et Syed Raza Hassan, Jean-Philippe Lefief pour le service français, édité par Marc Angrand)