François Hollande garde le cap et annonce des mesures fiscales

reuters.com  |   |  727  mots

par Elizabeth Pineau

PARIS (Reuters) - Face au marasme, François Hollande a confirmé mercredi son choix d'une politique de l'offre conforme aux recommandations internationales et un futur geste pour les contribuables modestes, dont il attend un gain économique et politique.

Dans un entretien au journal Le Monde, le président annonce une réforme pour relancer le secteur du logement, dont le ralentissement historique pèse sur une économie française stagnante depuis deux trimestres, et confirme son souhait de voir levées des rigidités françaises connues de longue date.

Ainsi, le projet de loi sur le pouvoir d'achat présenté en septembre, qui portera sur les professions réglementées, simplifiera également les normes d'urbanisme et permettra une ouverture plus large des magasins le dimanche.

Le texte "visera à accroître la concurrence dans les prestations offertes aux consommateurs, à faire baisser les tarifs et à lutter contre le maintien de certaines rentes et privilèges", explique le chef de l'Etat.

Quant à la refonte des seuils sociaux, accusés de brider les embauches, le gouvernement transposera dans la loi un éventuel accord issu de la négociation entre les partenaires sociaux. A défaut d'accord, "le gouvernement saisira le parlement", déclare-t-il.

Pour "favoriser la reprise du travail et améliorer la rémunération des salariés précaires", il annonce en outre la fusion entre le Revenu de solidarité active (RSA) activité et la prime pour l'emploi. Ce dernier dispositif est critiqué depuis longtemps car son versement est différé dans le temps, atténuant son impact sur le pouvoir d'achat.

Pour doper le pouvoir d'achat des contribuables modestes -et donc leur consommation- le chef de l'Etat annonce vouloir "rendre plus juste et plus simple le barème de l'impôt sur le revenu notamment pour les premières tranches".

"Les deux réformes seront engagées dès la loi de finances pour une amélioration du pouvoir d'achat équivalente à ce qui avait été prévu initialement", explique-t-il.

Ces mesures compenseront la censure par le Conseil constitutionnel de la baisse des cotisations salariales dégressive pour les salariés rémunérés entre 1 et 1,3 smic, qui devait représenter 2,5 milliards euros.

Elle constituait l'un des éléments en faveur des ménages décidés en contrepartie des quelque 41 milliards de baisse de charges et d'impôts promises aux entreprises d'ici 2017.

LE SOUTIEN DE LA DEMANDE DOIT SURTOUT VENIR DE L'EUROPE

Après deux trimestres de croissance nulle, le gouvernement a divisé par deux sa prévision de hausse du PIB cette année, à environ 0,5%, et juge que rien ne permet de prévoir pour 2015 une croissance très supérieure à 1%.

Un rythme insuffisant pour faire retomber le taux de chômage, qui augmente de mois en mois, jusqu'à toucher plus de cinq millions de Français, et pour tenir les objectifs de réduction du déficit public.

François Hollande refuse donc le changement de cap demandé par la gauche du Parti socialiste, une semaine avant l'université d'été de la principale formation de la majorité.

"Au contraire, nous devons aller plus vite et plus loin", dit-il. "A ceux qui disent qu'il faut revoir la stratégie alors même que les mesures viennent tout juste d'être votées, je réponds que toute godille ou tout zigzag rendrait incompréhensible notre politique et ne produirait pas de résultats."

"J'ai fixé un cap, c'est celui du pacte de responsabilité", insiste François Hollande, demandant au patronat d'aller "jusqu'au bout de la logique" de ce dispositif en utilisant les moyens du Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) "pour investir et embaucher, et non pour verser des dividendes ou formuler d'autres revendications".

Outre le coup de pouce fiscal pour les ménages modestes, François Hollande considère qu'un soutien de la demande doit se faire au niveau européen.

"C'est ce que la France va porter dans le débat qui s'engage avec nos partenaires", dit-il. "Mais je n'entends pas me défausser sur l'Europe, car notre pays connaît un problème d'offre."

François Hollande aimerait réunir avant le Conseil européen de Bruxelles le 30 août les dirigeants sociaux-démocrates européens comme l'Italien Matteo Renzi, dont le pays assure la présidence tournante de l'Union.

(Edité par Jean-Baptiste Vey)

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