Au Medef, Valls prône l'union entre exécutif et entreprises

reuters.com  |   |  674  mots

par Jean-Baptiste Vey

JOUY-EN-JOSAS Yvelines (Reuters) - Manuel Valls a plaidé mercredi devant des centaines de chefs d'entreprise pour l'union entre le pouvoir politique de gauche et les entreprises, afin de sortir de la stagnation économique et du chômage, suscitant un enthousiasme teinté de prudence.

Le Premier ministre a souhaité que la posture idéologique selon laquelle la gauche serait l'ennemie de l'entreprise soit dépassée, au lendemain d'un remaniement ministériel qui a renforcé la ligne social-démocrate du gouvernement, avec la nomination d'Emmanuel Macron comme ministre de l'Economie à la place du contestataire Arnaud Montebourg.

"La France a besoin de vous", a dit Manuel Valls à l'université d'été du Medef. "J'aime l'entreprise", a-t-il ajouté, en confirmant son cap économique : "Le retour de la croissance passera d'abord par le soutien aux entreprises."

Son discours lui a valu une ovation debout des chefs d'entreprise, qui craignaient que la promesse de baisser leurs prélèvements fasse les frais des fortes tensions que cette politique a créées dans les rangs du Parti socialiste.

"C'est le discours dont on avait besoin, nous, chefs d'entreprise: dire 'oui, on a besoin de vous'", a déclaré le président du Medef, Pierre Gattaz.

"A la tête du gouvernement, il y a quelqu'un qui a compris comment ça fonctionnait", a-t-il ajouté, saluant le "courage" de Manuel Valls. "Il y a aura peut-être un avant et un après. Ça veut dire que l'entreprise n'est pas à gauche ou à droite."

Manuel Valls a voulu marquer les esprits sur le terrain idéologique, jugeant que "notre pays crève de ces postures".

"Il est d'usage d'opposer la gauche et le monde de l'entreprise. (...) mais notre pays a besoin de sortir des postures, des jeux de rôles auxquels nous sommes tellement habitués."

"Cessons d'opposer systématiquement, d'opposer Etat et entreprises, chefs d'entreprise et salariés, organisations patronales et syndicats", a-t-il demandé. "Cherchons plutôt à coopérer."

Un message en harmonie avec celui délivré par Emmanuel Macron en prenant ses fonctions à Bercy mercredi.

"ABSURDE DE PARLER DE CADEAUX AUX PATRONS"

Le nouveau ministre de l'Economie a assumé sa différence avec Arnaud Montebourg, disant sa volonté de restaurer la confiance des entreprises, des investisseurs et des Français en évitant les "oppositions stériles".

"Il s'agit de se battre. Mais se battre, ça ne se fera pas contre une partie de notre camp, ça ne se fera pas contre une partie des Français, ça se fera avec toutes les énergies", a dit celui qui fut à l'Elysée le point de contact entre la présidence de la République et les entreprises.

Répliquant sans la désigner à la frange la plus à gauche du Parti socialiste, qui demande moins d'aides aux entreprises et plus pour les ménages, Manuel Valls a jugé qu'"il est absurde de parler de cadeaux faits aux patrons, ce langage n'a aucun sens".

Pour Pierre Gattaz, entendre ce discours "nous a fait du bien parce que vous savez la situation du pays: 0% de croissance, un moteur économique à l'arrêt, des gens qui ont peur, qui sont dans l'attentisme".

Après une stagnation de l'économie au premier semestre, synonyme de hausse du chômage et d'une réduction nettement plus faible que prévu des déficits publics, le climat des affaires s'est dégradé en août et les prévisions d'investissement dans l'industrie ont été abaissées.

Le PDG d'Alcatel-Lucent, Michel Combes, a salué "un discours de combat". "On en avait besoin (...) mais il faut passer aux actes."

Avant le discours de Manuel Valls, Pierre Gattaz, avait félicité le gouvernement d'avoir choisi le cap du relèvement de la compétitivité des entreprises, tout en jugeant que le pacte de responsabilité n'était qu'un début, un effort nécessaire mais pas suffisant.

"La compétitivité de nos entreprises doit être l'alpha et l'oméga de toute politique économique", a-t-il dit, en demandant au gouvernement d'accentuer les efforts en ce sens.

(Avec Maya Nikolaeva, édité par Yves Clarisse)

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