L'effort d'économies abaissé à cause de la faible inflation

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L'objectif de réduction de la dépense publique revu à la baisse[reuters.com]
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PARIS (Reuters) - L'objectif de réaliser 21 milliards d'euros d'économies en dépense publique en 2015 va être revu à la baisse en raison de la faiblesse de l'inflation, a déclaré mardi le ministre français des Finances, Michel Sapin, à l'AFP.

"On ne peut pas avoir les mêmes objectifs avec une inflation qui devient très faible", a-t-il dit avant la présentation des projets de budgets de l'Etat -le 24 septembre en conseil des ministres- et de la Sécurité sociale pour 2015.

Le gouvernement prévoyait jusqu'ici un effort de 50 milliards d'euros d'économies sur 2015-2017, dont 21 milliards en 2015, un niveau sans précédent qui consistait, selon lui, à ramener la progression de la dépense publique au rythme de l'inflation.

Or, le programme de stabilité 2014-2017 présenté au printemps dernier reposait sur des hypothèses d'inflation qui paraissent désormais trop élevées (1,2% en 2014 et 1,5% en 2015) par rapport à l'évolution actuelle (+0,5% sur les douze mois à fin juillet) sur fond de craintes de déflation dans la zone euro.

Pour le président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale, le député UMP Gilles Carrez, cette révision est une "manipulation".

"Ces économies, ils ne veulent pas les faire", a-t-il dit sur BFM Business.

Le président du groupe UDI de l'Assemblée, Philippe Vigier, a quant à lui estimé que cette annonce n'est "malheureusement pas une surprise".

PAS D'EFFORT ADDITIONNEL

Michel Sapin a fait valoir que la faiblesse de l'inflation avait un impact négatif sur les recettes de l'Etat mais aussi sur ses dépenses.

"L'année prochaine par exemple, là où sur une hypothèse d'inflation de 1,5%, on faisait au-delà d'un milliard d'économies, par le seul gel de prestations, aujourd'hui ces économies sont remises en cause", a-t-il dit à l'AFP.

Il a toutefois exclu d'accentuer l'effort prévu sur la dépense publique, déclarant: "Rajouter des économies ne me paraîtrait pas adapté à la situation".

Tout en insistant sur sa volonté de réduire les déficits publics, le gouvernement entend que le rythme de la consolidation de ses finances soit compatible avec la situation de son économie et plaide pour une réorientation des politiques européennes.

Après une stagnation de l'activité aux premier et deuxième trimestres en France, Michel Sapin a abaissé à la mi-août la prévision officielle de croissance du produit intérieur brut 2014 à 0,5%, contre 1,0% auparavant, et indiqué que celle de 2015 ne serait "pas très supérieure à 1,0%".

Il avait indiqué dans le même temps que le déficit public de la France devrait se situer au-dessus de 4% du PIB cette année, contre 3,8% prévu jusque là, faisant peser un sérieux doute sur l'objectif de 3% pour 2015 promis à l'Union européenne.

Mais le ministre des Finances avait alors confirmé l'objectif de 50 milliards d'euros d'économies sur les trois prochaines années, réparties entre l'Etat (18 milliards), les collectivités locales (11 milliards) et la Sécurité sociale (21 milliards).

(Yann Le Guernigou et Jean-Baptiste Vey, édité par Yves Clarisse)

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