Les ouvriers de Marioupol prêts à défendre leur ville en Ukraine

reuters.com  |   |  479  mots
Les ouvriers de Marioupol prêts à défendre leur ville en Ukraine[reuters.com]
(Crédits : Reuters.com)

par Aleksandar Vasovic

MARIOUPOL Ukraine (Reuters) - La guerre est toute proche, de l'autre côté des collines. Des habitants ont commencé à fuir la ville. Mais les ouvriers de l'usine métallurgique de Marioupol, dans le sud-est de l'Ukraine, affirment qu'ils se défendront face à l'avancée des séparatistes pro-russes.

La ville portuaire, à la population d'un demi-million d'habitants, est le prochain objectif des rebelles qui ont repris l'avantage face à l'armée ukrainienne et ont ouvert un nouveau front le long des rivages de la mer d'Azov.

D'après les autorités de Kiev, leur progression est soutenue par l'armée russe. Moscou dément avoir envoyé des troupes et des blindés pour aider les séparatistes.

Marioupol est une ville stratégique, un verrou entre les territoires que contrôlent les rebelles autour de Donetsk, plus au nord, et la péninsule de Crimée, vers l'ouest, que la Russie a annexée en mars dernier.

En avril, des séparatistes s'étaient emparés de plusieurs bâtiments. Mais en juin, les ouvriers métallurgistes sont descendus dans les rues et ont prêté main forte aux forces de sécurité qui ont délogé les rebelles.

"Nous nous sommes organisés, nous avons résisté et nous avons gagné", se souvient Alexander Ilarionov, contre-maître dans une fonderie du site industriel, qui affirme aujourd'hui que les ouvriers sont de nouveau prêts à défendre leur usine et leur ville.

La gigantesque usine Ilyich, qui appartient à la Metinvest, conglomérat industriel de Rinat Akhmetov, l'homme le plus riche d'Ukraine, s'étend sur 15 km. Un labyrinthe d'ateliers, de hangars, de tuyaux rouillés, de voies ferrées et de routes où travaillent toujours 27.000 salariés.

Mais avec la prise, la semaine dernière, de Novoazovsk, à une quarantaine de km seulement le long de la côte, les séparatistes sont de nouveau aux portes de Marioupol, où soldats et habitants creusent des tranchées et installent des postes de tir pour renforcer ses défenses.

Dans l'usine, des ouvriers se disent fiers de continuer à faire tourner les lignes de production malgré les périls.

"Nous maintenons la production alors que des gens se tirent dessus à quelques kilomètres seulement. Mais qu'un seul obus, qu'une seule explosion touche une ligne électrique à haute tension, et c'est terminé. Tout s'arrêtera", dit Alexander Ilarionov.

L'usine est vitale pour l'économie de toute la région et au-delà. En 2013, il en est sorti 40% de la production totale d'acier brut de la Metinvest, le numéro un national du secteur.

Ilya, un ouvrier, dit qu'il se prépare à faire évacuer sa famille dès les premiers combats. Lui, dit-il, restera sur place pour défendre l'usine.

"C'est notre joyau. Les Russes vont vouloir s'en emparer ou la rendre inutilisable. Nous les en empêcherons", promet-il.

(Henri-Pierre André pour le service français)

tag.dispatch(); var button = document.getElementById("optout-atinternet"); if (button != null) { button.addEventListener("click", function () { var transaction = Didomi.openTransaction(); transaction.disablePurpose('audiencem-xedeU2gQ'); transaction.disableVendor('c:atinterne-cWQKHeJZ'); transaction.commit(); tag.privacy.setVisitorOptout(); tag.dispatch(); }); } });