L'"autoroute de la mer" franco-espagnole menacée de fermeture

reuters.com  |   |  466  mots

SAINT-NAZAIRE Loire-Atlantique (Reuters) - En dépit d'un indéniable succès commercial, la première autoroute de la mer franco-espagnole qui avait été lancée il y a quatre ans s'apprête à cesser ses liaisons entre Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) et Gijon, faute de rentabilité.

GLDA, la filiale du groupe Louis-Dreyfus Armateurs qui gère la ligne, va suspendre ses trois allers-retours hebdomadaires à partir de mercredi dans l'attente du résultat des discussions entamées avec la France et l'Espagne.

Les deux Etats, qui ont versé 15 millions d'euros chacun à l'opérateur depuis septembre 2010, s'étaient engagés à l'époque à le subventionner pendant quatre ans. Celui-ci a également reçu quatre millions d'euros d'aides de la Commission européenne.

"Il y a quatre ans, nous espérions que les coûts des transports routier et maritime allaient converger", explique Christophe Santoni, directeur général de GLDA. "Or, ce n'est pas le cas : le recours massif aux chauffeurs des pays de l'Est a fait baisser ceux de la route, tandis que nos frais portuaires et d'équipage ont continué d'augmenter."

SUCCÈS COMMERCIAL

La liaison, dont les ferries sont remplis à 75%, a pourtant séduit quelque 20.000 camions par an qui ne transitent plus par les cols pyrénéens. Elle a également transporté 25.000 voitures Renault fabriquées en Espagne, ainsi que 50.000 passagers - dont 35.000 touristes.

"La ligne rencontre un succès commercial important : les transporteurs routiers, qui avaient un a priori négatif au départ, se sont finalement ralliés à notre cause", convient Christophe Santoni.

"Plutôt que de stationner sur un parking pour respecter leurs temps de repos réglementaires, ils dorment au chaud dans une cabine, tout en continuant d'avancer."

Reste que les prix de la navette devraient être augmentés de 60% si la fin des aides publiques était entérinée, explique-t-on chez Louis-Dreyfus Armateurs.

Le groupe, qui dit avoir dépensé 100 millions d'euros en quatre ans sur cette ligne, a besoin de six à sept millions d'euros de subventions par an pour équilibrer ses comptes.

"Le risque de fermeture est réel : il nous faut trouver une solution pérenne, qui idéalement ne demande pas de subventions et qui ne génère pas de pertes pour l'opérateur que nous sommes", souligne Christophe Santoni.

"Aujourd'hui, cette solution, nous ne l'avons pas trouvée. Nous sommes donc partagés entre réalisme et ténacité."

La liaison Saint-Nazaire-Gijón est menacée alors qu'une seconde autoroute de la mer, entre Saint-Nazaire et Vigo, est dans les cartons d'un autre opérateur.

Une première liaison du même type entre Toulon et Civitavecchia (Italie), bien moins subventionnée, avait déjà été abandonnée en mars 2009 au bout de quatre ans, là aussi par manque de rentabilité.

(Guillaume Frouin, édité par Yann Le Guernigou)

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