La gauche suédoise vers une courte victoire aux législatives

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La gauche suédoise vers une courte victoire aux législatives[reuters.com]
(Crédits : Reuters.com)

par Simon Johnson

STOCKHOLM (Reuters) - L'opposition de gauche semble promise à une courte victoire sans majorité absolue aux élections législatives de dimanche en Suède, après huit années de gouvernement de centre-droit.

Les sociaux-démocrates, qui promettent de consacrer 40 milliards de couronnes (4,3 milliards d'euros) à la création d'emplois, à l'éducation et aux dépenses sociales, sont mesurés à environ 30% des suffrages.

Ils espèrent gouverner avec les écologistes mais pourraient aussi devoir s'appuyer sur le Parti de gauche voire sur les petites formations libérale et centriste qui appartiennent actuellement à la coalition du Premier ministre sortant, Fredrick Reinfeldt.

Celles-ci ont toutefois rejeté par avance l'hypothèse d'un gouvernement élargi avancée par le chef du Parti social-démocrate Stefan Lofven.

"La situation suggère un processus très complexe de formation du gouvernement", note Magnus Hagevi, professeur de science politique à l'université Linnaeus.

A la veille du scrutin, un sondage Sifo publié par le quotidien Svenska Dagbladet a crédité les trois partis d'opposition (sociaux-démocrates, Verts et Parti de gauche) de 45,7% des intentions de vote contre 40% pour l'alliance formée autour de Reinfeldt par les Modérés, le Parti du centre, les libéraux et les chrétiens-démocrates.

Pour la chaîne TV4, l'institut de sondage Novus table même sur un écart plus étroit, avec 45,8% pour les trois partis de gauche mais 40,5% pour l'alliance de Reinfeldt.

Dans la nuit, un dernier sondage ne mesurait plus que trois points d'avance pour les partis de gauche.

"Je me sens bien et je pense que nous avons une solide chance", a dit Lofven après avoir voté dans le centre de Stockholm. Il a ajouté qu'il ferait campagne jusqu'à la fermeture des bureaux de vote, à 18h00 GMT.

HAUSSE DU CHÔMAGE

Les enquêtes d'opinion témoignent néanmoins d'une lassitude de l'électorat après les huit années de gouvernement Reinfeldt, qui a mis fin en 2006 au règne quasi ininterrompu des sociaux-démocrates depuis les années 1930.

Au cours de ses deux mandats, les impôts ont été réduits de 14 milliards d'euros environ, faisant passer les prélèvements obligatoires de 49 à 45% du PIB, mais l'Etat providence s'est affaibli, le chômage a progressé à 8%, frappant particulièrement les jeunes et les immigrés, l'enseignement a souffert et une partie de l'électorat apprécie peu l'implication croissante du secteur privé dans le domaine de la santé.

Les partis de gauche, qui avancent en ordre dispersé, ne semblent pourtant pas avoir pleinement exploité les faiblesses du gouvernement sortant.

Fredrick Reinfeldt a exclu pour sa part toute collaboration avec l'extrême droite (Démocrates suédois), annoncée en progression avec environ 10% des voix, deux fois plus qu'il y a quatre ans lors du précédent scrutin.

Cette montée de l'extrême droite, qui réclame une réduction de 90% du nombre de demandeurs d'asile admis en Suède, illustre le rejet par une partie de la société de la Suède comme "superpuissance humanitaire" selon l'expression de Reinfeldt.

L'Initiative féministe (FI), parti féministe ancré à gauche qui avait créé la surprise aux élections européennes en remportant plus de 5% en mai dernier, serait à 3% ou 3,3%, sous le seuil des 4% nécessaire à une représentation parlementaire.

(Henri-Pierre André et Jean-Stéphane Brosse pour le service français)

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