Transdev prône le redressement judiciaire de la SNCM

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Transdev prône le redressement judiciaire de la SNCM[reuters.com]
(Crédits : Reuters.com)

MARSEILLE (Reuters) - L'actionnaire majoritaire Transdev a de nouveau prôné mardi le placement en redressement judiciaire de la SNCM, solution qu'il juge "indispensable" pour sauver la compagnie maritime en grande difficulté mais dont les syndicats ne veulent pas entendre parler.

Partenaires sociaux, représentants de l'Etat et actionnaires de la compagnie se sont réunis à la préfecture de Marseille autour du médiateur nommé par le ministère des Transports, Gilles Bélier, qui a fait état "d'oppositions dures" lors des six heures de discussions.

La Société nationale Corse Méditerranée (SNCM), qui assure notamment la liaison entre la Corse et le continent, est détenue à 66% par Transdev - coentreprise détenue à parité par Veolia et la Caisse des dépôts -, à 25% par l'Etat et à 9% par ses salariés.

"Choisir l'option du redressement judiciaire demandée activement par Antoine Frérot, PDG de Veolia, revient à prendre un risque considérable d'envoyer une des plus grosses compagnies de navigation française au tapis dans une liquidation non contrôlée", a affirmé à la sortie le représentant des cadres et des officiers CFE-CGC, Pierre Maupoint de Vandeul.

"Veolia et Transdev ont pris le schéma de discontinuité comme postulat de départ pour l'avenir de la SNCM, c'est se mettre dans une situation très dangereuse", a-t-il estimé.

En plaçant la SNCM sous la protection du tribunal de commerce de Marseille, Transdev et l'Etat espèrent pouvoir se soustraire aux contentieux européens auxquels se trouve confrontée la compagnie.

La Cour de justice de l'Union européenne, rejetant les recours de la France, a confirmé le 4 septembre que la SNCM devait rembourser les aides d'Etat perçues par la compagnie maritime lors de sa privatisation.

Cette décision porte sur environ la moitié des 440 millions d'aides d'Etat que l'UE réclame à la SNCM, dont le remboursement mettrait définitivement la compagnie à terre.

UN MILLIER DE POSTES MENACÉS ?

Pour Transdev, comme pour le gouvernement, la solution est de placer la SNCM en redressement judiciaire afin de créer une nouvelle société, plus attractive pour un éventuel repreneur et libérée du poids des aides à rembourser.

"On se dirige vers une catastrophe sociale que le Premier ministre Manuel Valls va devoir assumer", a dit Pierre Maupoint de Vandeul.

La direction de l'entreprise a pour sa part donné les "grandes lignes" d'un plan industriel basé sur un périmètre de six navires, quatre sur la Corse et deux sur le Maghreb, sans préciser son impact sur les effectifs.

D'après une source proche du dossier, ce plan pourrait entraîner la suppression d'un millier de postes au sein de la compagnie.

Selon la direction, une cinquantaine d'armateurs ont été sondés sur une éventuelle reprise de la SNCM, mais aucun nom de repreneur potentiel n'a été cité en dehors de celui de la société américaine Baja Ferries, qui a réaffirmé à plusieurs reprises son intérêt pour la SNCM si elle devait être placée en redressement judiciaire.

Candidat potentiel à la reprise de la SNCM avant de renoncer en raison de l'incertitude dans laquelle se trouve la compagnie, le groupe norvégien Siem pourrait aussi être tenté de revenir dans le jeu.

Deux autres réunions à la préfecture ont été programmées, les 7 et 28 octobre.

C'était la première fois que les partenaires sociaux se retrouvaient autour d'une table depuis la grève de 17 jours qui a paralysé le trafic entre le continent et la Corse au début de l'été.

Le moratoire signé à l'issue de cette grève prévoit qu'aucun redressement judiciaire de la compagnie maritime ne peut intervenir avant la fin du mois d'octobre.

"Un nouveau conflit n'est toutefois pas à exclure", a lâché le délégué des marins CGT, Frédéric Alpozzo, en regrettant "l'absence d'avancées" dans ce dossier.

(Jean-François Rosnoblet, édité par Guy Kerivel)

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