Le référendum écossais donne des idées à d'autres régions

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Le référendum écossais donne des idées à d'autres régions[reuters.com]
(Crédits : Reuters.com)

par Paul Sandle et Sarah Young

CAERNARFON/YORK Grande-Bretagne (Reuters) - L'opportunité offerte à l'Ecosse de se prononcer sur son indépendance a réveillé l'intérêt d'autres régions britanniques pour une refonte de leurs liens avec Londres dans un pays marqué par une très forte centralisation des pouvoirs.

La crainte de voir les Écossais se prononcer en faveur d'une sécession lors du scrutin de jeudi a conduit le gouvernement de David Cameron à s'engager dans une surenchère de promesses d'approfondissement de la "dévolution" des pouvoirs, pour tenter convaincre les électeurs de rester dans le giron britannique.

Avec la désindustrialisation progressive du Nord de l'Angleterre, un fossé s'est creusé avec Londres et le sud-est du pays, premiers bénéficiaires de l'essor de la finance et de l'industrie des médias et de la communication. Cette divergence a suscité l'amertume de nombreux Britanniques à l'encontre d'une capitale distante économiquement mais également culturellement.

Un certain nombre d'observateurs estiment que la centralisation est responsable de la stagnation économique de certaines régions privées de leviers pour définir leurs priorités.

Selon le centre de recherche RSA, le Royaume-Uni est le pays le plus centralisé de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). A titre de comparaison, la fiscalité fixée par les collectivités locales n'y représente que 1,7% du produit intérieur brut contre 5% en France et 16% en Suède, dit RSA.

Le référendum en Ecosse a donc incité de nombreux responsables politiques locaux et chef d'entreprise à réclamer à leur tour l'approfondissement d'une décentralisation qu'ils jugent nécessaire pour doper la croissance de leurs régions respectives.

Près de la moitié des Britanniques se disent favorables à l'idée d'accorder des pouvoirs accrus aux municipalités et aux régions anglaises et galloises, selon un sondage publié mardi par ITV News.

"YORKSHIRE FIRST"

Dans le Yorkshire, le comté le plus vaste d'Angleterre, la campagne "Yorkshire First" a été lancée en août, appelant à l'octroi de pouvoirs à l'exécutif local.

Malgré une population aussi nombreuse que celle de l'Ecosse et une économie représentant le double de celle du Pays de Galles, le Yorkshire souffre parce qu'il n'a pas les pouvoirs qu'ont pu obtenir les deux provinces, explique le promoteur de la campagne, Richard Carter.

"Il est malheureux de constater que nous vivons dans la nation qui compte neuf des dix régions les plus pauvres d'Europe. Si les structures actuelles du Royaume-Uni fonctionnent si bien, pourquoi Londres donne-t-elle l'impression d'aspirer la richesse, la vitalité et l'énergie des régions du Royaume-Uni", demande-t-il dans un articule publié sur le site internet de Yorkshire First.

Le constat exprimé dans le Yorkshire est partagé par d'autres régions du nord, notamment celle de Manchester.

Au Pays de Galles, où les velléités indépendantistes sont bien moins fortes qu'en Ecosse, certains espèrent eux aussi pouvoir tirer parti du référendum de jeudi.

Dafydd Wigley, ancien dirigeant du parti nationaliste gallois Plaid Cymru, pense que sa formation a tout à gagner d'une victoire du "oui" en Ecosse.

Le Pays de Galles dispose déjà de sa propre assemblée mais le pessimisme ambiant sur les perspectives économiques de la région, appauvrie par la fermeture des mines et de nombreuses usines, a jusqu'à présent dissuadé les Gallois de demander ouvertement un transfert accru de pouvoirs.

L'indépendance n'y est soutenue que par 10% des électeurs et reste un objectif à très long terme, reconnaît Dafydd Wigley, mais le Pays de Galles doit selon lui obtenir le droit de lever l'impôt et de choisir ses dépenses dans un cadre comparable à celui dont dispose l'Ecosse.

"S'il y a un glissement vers un modèle fédéral, ou quasi fédéral, alors le Pays de Galles et l'Irlande du nord s'attendront sans doute à bénéficier de dispositions semblables", dit-il.

(Nicolas Delame pour le service français, édité par Marc Angrand)

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