Poussée des djihadistes syriens en territoire kurde

reuters.com  |   |  566  mots

BEYROUTH (Reuters) - Des combattants de l'Etat islamique se sont emparés d'une vingtaine de villages kurdes dans le nord de la Syrie et encerclent la ville d'Aïn al Arab (Kobani), à la frontière avec la Turquie, ont indiqué jeudi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) et un responsable kurde.

Les djihadistes ont utilisé des armes lourdes, des lance-roquettes et des chars lors de leur offensive, a précisé un porte-parole du principal groupe armé kurde, YPG, à Aïn al Arab. La ville, également connue sous le nom de Kobani, est désormais encerclée, a-t-il ajouté.

L'OSDH, proche de l'opposition à Bachar al Assad, a dit de son côté qu'un "grand nombre de combattants" de l'EI étaient engagés dans cette offensive qui a débuté mercredi.

"Nous avons perdu le contact avec de nombreux habitants des villages conquis par l'EI", a dit à Reuters Ocalan Iso, un commandant des forces kurdes à Kobani, contacté par Skype.

Le responsable kurde a évoqué des massacres et l'enlèvement de femmes dans ces villages mais il n'a pas été possible de vérifier cette information de source indépendante.

Les combattants de Kobani ont immédiatement appelé d'autres mouvements kurdes, y compris le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) turc, à leur apporter une assistance militaire "sous quelque forme que ce soit" afin de contenir cette progression des djihadistes.

Dans un communiqué, le PKK a appelé à la mobilisation. "La jeunesse du nord du Kurdistan (ndlr, le sud-est de la Turquie majoritairement kurde) devrait aller à Kobani pour prendre part avec honneur à cette résistance historique", dit le mouvement.

RÉFUGIÉS À LA FRONTIÈRE TURQUE

En juillet, de tels renforts avaient permis de repousser une première offensive de l'EI, qui cherche à étendre son emprise dans la zone située entre la frontière turque et ses bastions de Rakka et Daïr az Zour, dans le nord-est de la Syrie.

Environ 3.000 réfugiés kurdes - hommes, femmes et enfants - sont arrivés à la frontière turque, à environ 10 km de Kobani, mais n'ont pas été autorisés à entrer en Turquie et attendaient toujours du côté syrien à la tombée de la nuit, a rapporté un témoin.

Le Premier ministre turc, Ahmet Davutoglu, a déclaré que les gouverneurs des provinces frontalières avaient reçu pour instruction de faire parvenir de l'aide aux réfugiés de l'autre côté de la frontière. "Nous sommes prêts à aider nos frères qui arrivent à la frontière, quelle que soit leur origine. Mais notre priorité est de leur fournir de l'aide en Syrie même", a-t-il dit à la presse à Ankara.

Dans les régions qu'ils contrôlent, les djihadistes ont dispersé leurs forces et leur matériel en prévision de probables frappes aériennes américaines, a indiqué le directeur de l'OSDH, Rami Abdelrahman, confirmant des témoignages recueillis ces derniers jours.

Des activistes syriens ont signalé la présence de drones au-dessus de plusieurs villes aux mains de l'EI, dont Rakka, mais aussi Al Bab et Manbidj dans le nord de la province d'Alep.

"C'est la première fois qu'on en voit là-bas. L'EI a évacué les bâtiments dont il se servait dans ce secteur", a précisé Rami Abdelrahman.

(Tom Perry et Laila Bassam, Pierre Sérisier, Tangi Salaün, Henri-Pierre André et Guy Kerivel pour le service français)

tag.dispatch(); var button = document.getElementById("optout-atinternet"); if (button != null) { button.addEventListener("click", function () { var transaction = Didomi.openTransaction(); transaction.disablePurpose('audiencem-xedeU2gQ'); transaction.disableVendor('c:atinterne-cWQKHeJZ'); transaction.commit(); tag.privacy.setVisitorOptout(); tag.dispatch(); }); } });