Le pape François en Albanie pour promouvoir la tolérance

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Le pape François en Albanie pour promouvoir la tolérance[reuters.com]
(Crédits : Reuters.com)

par Benet Koleka

TIRANA (Reuters) - En choisissant l'Albanie pour le premier déplacement en Europe de son pontificat, le pape François, attendu dimanche à Tirana, illustre symboliquement sa volonté d'être au côté des faibles et des laissés pour compte mais veut aussi rendre hommage aux chrétiens qui se sont battus pour préserver la foi sous le régime communiste d'Enver Hoxha.

Sous la dictature de ce fervent stalinien, qui souhaitait faire du "pays des aigles" le premier pays athée au monde, la religion a été formellement proscrite en 1967. Catholiques, orthodoxes et musulmans ont dû basculer dans la clandestinité pour que leur foi perdure.

L'Albanie, petit pays majoritairement musulman de trois millions d'habitants dans les Balkans, est aussi un modèle de relations harmonieuses entre les communautés que le chef de l'Eglise catholique entend mettre en exergue dans un contexte global de conflits confessionnels, notamment au Moyen-Orient, et de montée de l'intolérance culturelle en Europe.

"C'est un pays qui après avoir beaucoup souffert d'un terrible régime athée développe une harmonieuse vie en commun de ses religions", a déclaré François mercredi.

Les Albanais voient dans sa venue l'affirmation de leur place au sein de la famille européenne, un statut que leur adhésion à l'Otan en 2009 n'a pas totalement assis et que Tirana espère cimenter en intégrant un jour l'Union européenne.

"Le pape n'entame pas ses visites européennes à Berlin, Paris ou Londres. C'est un désir de montrer sa préoccupation pour les peuples qui ne sont pas les plus puissants ou les plus riches", insiste le père Federico Lombardi, porte-parole du Vatican, qui ajoute: "Son intérêt pour les marges de la société ne fait aucun doute."

HARMONIE INTERCONFESSIONNELLE

Quelque trente ans après la mort d'Hoxha, en 1985, et un quart de siècle après la démocratisation, les pratiques religieuses se font désormais au grand jour.

Les catholiques comptent pour 10% d'un pays musulman à 60%, chrétiens orthodoxes et agnostiques formant le reste de la population. Mais les différents cultes se rejoignent dans des pratiques et des traditions séculaires souvent très proches.

"Le pape accorde une très haute importance à l'harmonie entre les religions et leur coexistence en Albanie", dit Skender Brucaj, qui dirige la communauté musulmane du pays. "C'est une véritable valeur ajoutée dans notre monde contemporain parce que malheureusement, ces derniers temps, nous entendons parler du tumulte créé au nom de la foi mais qui n'a rien à voir avec la religion ou l'enseignement de l'islam", ajoute-t-il.

En se rendant en Albanie, François place ses pas dans ceux de Jean Paul II, le pape dont le long pontificat a coïncidé avec la chute du communisme et la fin de la Guerre froide et qui s'était rendu en Albanie en 1993 pour saluer le renouveau du fait religieux après des décennies de répression et réinstaller les premiers évêques du pays.

Il saluera aussi la mémoire de mère Teresa, fondatrice de l'ordre des Missionnaires de la Charité morte en 1997, en célébrant la messe de dimanche sur la place de Tirana qui porte le nom de cette religieuse d'origine albanaise qui a consacré sa vie aux pauvres de Calcutta et d'ailleurs.

(avec Philip Pullella à Rome; Henri-Pierre André pour le service français, édité par Pierre Sérisier)

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