(Reuters) - Le géant du commerce en ligne Alibaba doit faire connaître jeudi après la clôture de Wall Street (20h00 GMT) le prix définitif des actions qu'il émettra à l'occasion de ce qui sera vraisemblablement la plus importante introduction en Bourse jamais réalisée dans le monde.

La cotation débutera vendredi à la Bourse de New York, où les investisseurs devraient se ruer sur les actions du nouvel entrant, dont les transactions dépassent les montants cumulés de ses deux principaux rivaux américains, Amazon et eBay.

Les dirigeants d'Alibaba, dont son fondateur et président exécutif Jack Ma, ont suscité un vif intérêt lors de leur tournée promotionnelle ("roadshow") auprès d'investisseurs désireux de s'accrocher aux wagons de la croissance chinoise et d'un secteur internet en pleine évolution.

Alibaba concentre 80% du commerce en ligne en Chine, où l'engouement croissant pour internet et le développement d'une classe moyenne lui a permis de réaliser un volume de ventes de 296 milliards de dollars sur les 12 mois à fin juin.

Le groupe a annoncé fin août une hausse de 46% de son chiffre d'affaires du deuxième trimestre et a chiffré le nombre de ses clients actifs à 279 millions fin juin, en hausse de 50% par rapport à juin 2013.

L'appétit des fonds d'investissement pour Alibaba est tel qu'il sont prêts à se débarrasser pour l'occasion d'actions peu en vogue à Wall Street, notamment celles d'Amazon, expliquent des gérants.

Alibaba a choisi New York après avoir essuyé un refus de la part de Honk Kong. Les statuts de la société prévoient en effet que les associés qui la contrôlent conserveront des droits sur Alibaba après son IPO, notamment celui de nommer la majorité des administrateurs. Or la Bourse de Hong Kong interdit aux sociétés cotées de réserver à certains actionnaires des prérogatives spéciales.

Dans le sillage de son entrée à Wall Street, Alibaba compte se développer en Europe et aux Etats-Unis, où le mastodonte chinois est encore peu connu du grand public. Un récent sondage Ipsos a ainsi montré que 88% des Américains n'en avaient jamais entendu parler.

(Deepa Seetharaman; Patrick Vignal pour le service français, édité par Véronique Tison)