Combats meurtriers à Sanaa, le siège de la télévision en flammes

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Le siège de la télévision yéménite en flammes, combats à Sanaa[reuters.com]
(Crédits : Reuters.com)

par Mohammed Ghobari

SANAA (Reuters) - Le bâtiment de la télévision publique du Yémen était en feu samedi après trois jours de bombardements au mortier par les rebelles Houthis engagés dans une confrontation avec le gouvernement.

Après plusieurs semaines de manifestations et de heurts, le conflit a franchi un nouveau palier jeudi lorsque des combats ont opposé des Houthis à l'armée aux abords de Sanaa, la capitale.

Les affrontements opposent principalement les Houthis chiites aux partisans de la tribu sunnite Al Ahmar, l'un des clans les plus puissants du Yémen fortement représenté au sein de l'état-major et du gouvernement.

Une partie du bâtiment de la télévision publique, situé à proximité d'autres institutions étatiques, a pris feu à la suite d'une intensification des bombardements samedi matin, a dit un employé à Reuters, ajoutant que plusieurs centaines de personnes étaient bloquées à l'intérieur.

Le patron de la télévision publique, Hussain Baslim, a déclaré à Reuters que les bombardements avaient blessé plusieurs personnes à l'intérieur du bâtiment, encerclé par les rebelles et où les réserves d'eau et de nourriture s'amenuisent.

La télévision a diffusé à l'écran un message écrit appelant les institutions yéménites et internationales à venir au secours de ses employés.

Des habitants et des proches des victimes ont signalé la mort d'au moins 16 personnes entre vendredi soir et samedi matin, dont 10 d'une même famille qui tentaient de fuir leur domicile dans le quartier de Chamlane dans le nord de Sanaa. Leur véhicule a été touché par un tir au mortier.

De sources médicales, on a déclaré à Reuters que 13 Houthis étaient morts samedi dans les combats dans la capitale.

Trois obus de mortier ont été tirés dans un quartier proche du ministère de l'Intérieur où se déroulent des rassemblements de Houthis, a rapporté un journaliste de Reuters. On ignore qui sont les auteurs de ces tirs.

L'université de Sanaa, la plus importante du pays, est restée fermée samedi après la chute d'un obus dans son enceinte vendredi.

La rébellion armée des Houthis, qui dure depuis des années dans le nord du Yémen, est l'un des trois défis en matière de sécurité auxquels est confronté le pouvoir yéménite, avec le mouvement sécessionniste dans le sud du pays et l'implantation sur une grande partie du territoire d'Al Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa).

Cité par l'agence de presse officielle Saba, le président Abd Rabbou Mansour Hadi a appelé samedi à un règlement politique de la crise par le biais d'une médiation de l'émissaire spécial des Nations unies, Djamal Benomar. Il a jugé "inexcusable" l'offensive des Houthis dans Sanaa.

(Bertrand Boucey pour le service français)

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