Sans confiance, la croissance va rester au point mort

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(Crédits : Reuters.com)

PARIS (Reuters) - La croissance devrait stagner en France au troisième trimestre au regard des derniers indicateurs avancés d'activité publiés mardi qui ne permettent pas d'espérer une reprise après la confirmation d'une croissance nulle au deuxième trimestre.

La contraction de l'activité dans le secteur privé s'est légèrement accentuée en septembre, les services revenant dans le rouge tandis que le repli de l'industrie s'atténuait, selon les premières estimations "flash" des indices Markit des directeurs d'achats.

L'indice composite du climat des affaires de l'Insee a quant à lui perdu un point en septembre, pour le quatrième mois consécutif.

A 91, l'indice se situe à un niveau très dégradé, très en deçà de sa moyenne de long terme de 100.

Sa baisse est imputable à la nouvelle détérioration du climat des affaires dans les services (-2 points à 91), le bâtiment (-1 point à 88) et le commerce de gros (-5 points à 92).

La baisse de l'indice PMI de Markit dans les services (-0,9 point à 49,4) vient confirmer celle de l'enquête de l'Insee et, compte tenu du poids du secteur, l'emporte sur la nette remontée du PMI dans le secteur manufacturier (+1,9 point à 48,8) et fait donc reculer de 0,4 point le PMI composite à 49,1.

Il revient ainsi à son plus bas niveau depuis juin et sous la barre de 50 séparant les zones de contraction et d'expansion de l'activité.

"Au regard de ces résultats très mitigés, au niveau global comme dans les détails, la croissance devrait rester au point mort au troisième trimestre", prévoit Hélène Baudchon, économiste de BNP Paribas.

"Le portrait global pour la France est un autre trimestre de stagnation, au mieux", a dit à Reuters Chris Williamson, chef économiste de Markit.

"CONSTANCE DANS LA NULLITÉ"

Sans élan, la croissance du quatrième trimestre s'annonce également faible. Pour les économistes de Barclays, la progression du Produit intérieur brut en terme réel ne devrait pas dépasser 0,3% cette année pour accélérer très modérément à +0,6% l'année prochaine.

"La France est entrée dans une période très difficile caractérisée par une quasi-stagnation appelée à se prolonger, une nouvelle perte de crédibilité sur le front des réformes structurelles et budgétaires et des situations compliquées sur le plan politique aussi bien au niveau national qu'européen", préviennent-ils.

Pour les analystes de la société de gestion Quilvest, "la croissance française se distingue par sa constance dans la nullité qui s'exprime désormais à la fois en comparaison trimestrielle, en glissement sur un an, sur deux ans et sur six ans". Ils rappellent en effet que les PIB français de la première moitié des années 2013, 2012 et 2008 sont à peu de chose près au même niveau que celui du deuxième trimestre 2014.

La stagnation du PIB au deuxième trimestre a en effet été confirmée dans les résultats détaillés des comptes nationaux, également publiés mardi par l'Insee.

Elle s'explique par la baisse de l'investissement et l'atonie des exportations, compensée par la consommation intérieure, celle des ménages comme celle des administrations.

Seules lueurs d'espoir, une reprise regagnant en vigueur au sein de la zone euro dans les prochains mois à la faveur de la politique monétaire accommodante de la Banque centrale européenne et un coup de fouet à l'export avec la dépréciation de l'euro.

(Jean-Baptiste Vey, avec Leigh Thomas et Marc Joanny, édité par Yves Clarisse)

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