L'inflation ralentit à 0,3% en zone euro, l'euro baisse

reuters.com  |   |  519  mots

par Jan Strupczewski

BRUXELLES (Reuters) - L'inflation en zone euro a décéléré à 0,3% en rythme annuel en septembre en raison de baisses des prix dans l'alimentation et l'énergie, selon la première estimation publiée mardi par Eurostat.

La statistique, conforme aux attentes des économistes, a plonger l'euro contre le dollar dans l'anticipation de nouvelles mesures de la Banque centrale européenne (BCE) pour écarter le risque d'une déflation.

La BCE a, pour le moyen terme, un objectif d'inflation proche de 2%, qui semble de plus en plus hors de portée dans un contexte de stagnation de l'économie.

Le taux d'inflation était de 0,4% dans les 18 pays de la zone euro en juillet et en août.

Les prix des produits alimentaires frais ont baissé de 0,9% par rapport à septembre 2013 et ceux de l'énergie de 2,4%, selon l'estimation d'Eurostat qui ne porte que sur les variations annuelles.

En excluant ces deux catégories volatiles, l'inflation de base, selon la terminologie de la Banque centrale européenne, a ralenti à 0,8% contre 0,9% en août. Eurostat, qui avait donné pour septembre un chiffre initial de 0,7%, a révisé ce chiffre quelques heures plus tard en arguant d'une erreur d'arrondi.

L'euro a réagi à la statistique en enfonçant le seuil de 1,26 dollar pour la première fois depuis le 6 septembre 2012. Les Bourses ont de leur côté progressé dans l'espoir d'un nouveau coup de pouce de la BCE, dont le conseil des gouverneurs se réunit jeudi à Naples.

Pour raviver l'inflation, la BCE a ramené le loyer de l'argent à pratiquement zéro et engagé un nouveau programme de prêts au secteur bancaire mais son président Mario Draghi n'a pas exclu d'en faire davantage si nécessaire.

Un assouplissement quantitatif passant par le rachat de dette souveraine par la BCE, sur le modèle de ce qui a été pratiqué avec succès par la Réserve fédérale aux Etats-Unis, paraît cependant peu probable du fait de l'opposition de l'Allemagne.

Jeudi, Mario Draghi devrait donc se contenter d'apporter des précisions sur les mesures décidées en septembre, notamment le rachat de titres adossés à des prêts aux petites et moyennes entreprises (ABS), tout en continuant d'exhorter les gouvernements à entreprendre des réformes structurelles pour relancer l'économie.

La baisse de quelque 9% de l'euro depuis le mois de mai vient soutenir les efforts de la BCE mais contribue aussi à la décélération de l'inflation en faisant baisser les prix des importations de pétrole.

"Avec une production sous son potentiel et une faible croissance des salaires dans beaucoup de pays de la zone euro, l'inflation restera limitée", observe Tomas Holinka, économiste chez Moody's Analytics.

"La croissance de la zone euro a marqué le pas au deuxième trimestre et les perspectives de redressement s'amenuisent. Avec le durcissement des sanctions contre la Russie, les risques se sont même accrus. La faible performance de la zone euro alimente les incertitudes sur la reprise et les craintes de déflation."

(Véronique Tison pour le service français, édité par Marc Angrand)

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