L'euro devrait encore baisser, grâce à la BCE et à la Fed

reuters.com  |   |  562  mots

par Ashrith Doddi

BANGALORE (Reuters) - L'euro va encore se déprécier pendant un an au moins, montre mercredi une enquête de Reuters, la perspective de nouvelles mesures de soutien de la Banque centrale européenne (BCE) pour soutenir le crédit et prévenir la déflation étant amenée à faire baisser la monnaie unique.

En mai, le président de la BCE, Mario Draghi, jugeait que le niveau de l'euro constituait un motif "sérieux" de préoccupation. Depuis, la monnaie unique a perdu près de 10% de sa valeur et elle se traitait mercredi autour de 1,2620 dollar.

Reste à savoir si cette baisse peut être jugée suffisante par l'institut d'émission, une question qui divise les professionnels du marché des changes interrogés cette semaine: 16 d'entre eux sur 30 jugent que la BCE est satisfaite du niveau actuel de l'euro/dollar, alors que les 14 autres estiment que la baisse de la monnaie unique reste insuffisante, la médiane de leurs prévisions ressortant à 1,20 dollar.

L'euro se traitait autour de 1,40 dollar en juin, lorsque les cambistes estimaient qu'il devait revenir à 1,30 ou plus bas encore pour satisfaire la BCE et permettre une remontée de l'inflation.

Bien que l'euro soit tombé entre-temps nettement en dessous de 1,30 dollar, l'inflation dans la zone euro, à 0,3% sur un an en septembre, reste proche de ses plus bas niveaux historiques, ce qui conduit une partie des sondés à juger nécessaire une nouvelle baisse de l'euro.

PRÉVISIONS REVUES EN NETTE BAISSE

"Il est clair que la BCE est sans doute plus heureuse aujourd'hui qu'il y a deux mois, c'est un soulagement. Mais on peut craindre que la désinflation, évidente dans la zone euro, ne soit pas seulement temporaire", explique Jane Foley, responsable de la stratégie devises de Rabobank. "Tant que ce risque existe, la BCE sera plus heureuse si le taux de change baisse."

Le consensus calculé sur la base des 60 réponses à l'enquête donne un euro à 1,26 dollar d'ici fin octobre, 1,25 dollar dans six mois et 1,22 dans un an.

Tous les professionnels ayant participé à la fois à l'enquête de septembre et à celle d'août ont revu leurs prévisions à la baisse. Citi s'attend ainsi désormais à voir l'euro tomber à 1,16 dollar, contre 1,32 attendu auparavant, et Barclays a ramené son pronostic de 1,25 à 1,10 dollar.

"Nous nous attendons à ce que l'euro figure parmi les principaux perdants. Il semble que la baisse de l'euro soit le seul objectif intermédiaire dont dispose la BCE pour stabiliser des anticipations d'inflation orientées à la baisse", a écrit Jeremy Hale, responsable de la stratégie macro de Citi dans une note.

L'enquête montre aussi qu'indépendamment de l'évolution de l'euro, le dollar devrait continuer de s'apprécier, profitant ainsi de la perspective d'une remontée des taux de la Réserve fédérale sur fond d'indicateurs conjoncturels solides.

Le billet vert vient d'enchaîner 11 semaines consécutives de hausse et évolue près d'un plus haut de quatre ans.

"Les perspectives sur la Fed et la vigueur de l'économie continuent de trancher avec les perspectives d'autres grandes économies, comme la zone euro et le Japon. Le thème de la divergence restera un facteur clé de l'évolution du dollar en septembre", estime Peter Dragicevich, responsable de la stratégie devises de CBA.

(Marc Angrand pour le service français, édité par Véronique Tison)

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