La France va intensifier son soutien à la Minusma au Mali

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La France va intensifier son soutien à la Minusma au Mali[reuters.com]
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PARIS (Reuters) - La France va intensifier son soutien à la force de maintien de la paix au Mali (Minusma), qui a essuyé de nombreuses pertes ces derniers mois, pour tenter de contrer le regain de violence djihadiste dans le nord du pays, a indiqué jeudi une source au ministère de la Défense.

Une grande partie des groupes armés qui avaient occupé le nord du Mali pendant plusieurs mois en 2012 en ont été chassés après l'intervention militaire française Serval en janvier 2013.

Mais le revers subi en mai dernier par l'armée malienne à Kidal conjugué à la reprise des négociations de paix à Alger ont provoqué une intensification des attaques de certains insurgés toujours actifs dans le nord Mali.

Neuf soldats nigériens de la Minusma ont été tués dans une embuscade début octobre, la plus meurtrière depuis son lancement de la mission. Un casque bleu sénégalais a lui été tué le 7 octobre dernier dans l'attaque menée contre son camp à Kidal.

Au total, 21 soldats de la Minusma ont été tués depuis l'été, selon une source militaire française, qui fait état d'un risque de violences accru sur le terrain du fait des discussions en cours à Alger depuis le 18 octobre, dont l'objectif est d'aboutir à un accord de paix entre Bamako et les groupes armés.

"On est dans une période charnière, on est tous conscients que la stabilité au Nord Mali passe évidemment par le fait d'affaiblir et de porter des coups aux terroristes mais elle passe également par le règlement politique et la stabilisation de la région", indique une source à la Défense.

"Un processus de discussion est engagé (...) et on est au point où certains acteurs vont avoir intérêt à tenter de faire dérailler ce processus", ajoute cette source.

RISQUE DE PERTURBATIONS

Or, sur le terrain, l'armée malienne est considérablement affaiblie dans le Nord depuis qu'elle a été contrainte de retirer ses troupes de la région de Kidal en mai après une tentative manquée de reprendre la ville aux rebelles touareg.

Quant à la Minusma, 22% de ses troupes se trouvent au nord de la boucle du fleuve Niger, selon cette source française.

Selon Paris, quelque 200 djihadistes seraient encore présents dans l'extrême-nord du pays.

"On est en situation de faible présence des forces internationales, des forces maliennes et des discussions d'Alger", souligne cette source.

Ces négociations "provoquent soit une mobilisation d'acteurs qui ont intérêt à maintenir l'instabilité au Nord, soit la formation de nouveaux groupes qui se manifestent depuis plusieurs semaines à l'approche d'un accord politique dans l'espoir de négocier en force leur participation à un processus de règlement de la crise."

"Cela entraîne un risque supérieur de perturbation sur le terrain", selon cette source.

Face à cette situation, la Minusma va créer d'ici la fin de l'année un nouvel état major à Kidal, son troisième dans la région après ceux de Tombouctou et Gao.

La France entend elle continuer à mener des opérations dans la région en appui aux forces de la Minusma, à l'image de l'opération Piana qui a pris fin la semaine dernière à Gao, et aide les militaires tchadiens de la Minusma à renforcer la protection de ses sites, indique la source militaire française.

Malgré la recrudescence des tensions, la France a assuré ces dernières semaines qu'elle n'entendait pas pour autant renforcer pour l'heure son dispositif de lutte anti-terroriste Barkhane, qui mobilise depuis cet été 3.000 hommes dans la bande sahélo-saharienne.

(Marine Pennetier, édité par Yves Clarisse)

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