Pernod Ricard renoue avec la croissance, mais reste prudent

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Pernod Ricard renoue avec la croissance [reuters.com]
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par Pascale Denis

PARIS (Reuters) - Pernod Ricard a signé un retour à la croissance organique au premier trimestre de son exercice 2014-2015 grâce à des tendances moins négatives en Chine, tout en faisant des projections prudentes pour ses résultats annuels.

Le numéro deux mondial des spiritueux derrière le britannique Diageo anticipe une amélioration progressive de ses ventes annuelles malgré un environnement difficile et se fixe un objectif de croissance du résultat opérationnel courant compris entre 1% et 3% (hors changes), après une hausse limitée à 2% au cours de l'exercice précédent.

Au premier trimestre de son exercice décalé, à fin septembre, son chiffre d'affaires a totalisé 2,037 milliards d'euros, renouant avec la croissance (+1%). A taux de change constants, la progression ressort à 2% (après une baisse de 2% au trimestre précédent), un chiffre légèrement supérieur au consensus de 1,5%.

Surveillées à la loupe, ses ventes de cognac Martell en Chine ont été positives en volume et ont limité à 9% leur baisse en valeur, après une chute de 38% au trimestre précédent.

Surtout, les ventes des grossistes aux détaillants - indicateur clé de l'évolution de la consommation - ont progressé en volume pour le deuxième trimestre d'affilée.

"Les tendances sous-jacentes de la consommation en Chine s'améliorent, même si elles restent encore négatives en raison d'un effet de mix", a déclaré à Reuters Alexandre Ricard, directeur général délégué du groupe, confirmant attendre une amélioration des ventes dans la deuxième partie d'exercice grâce à des effets de base favorables.

Pour ce qui est de la croissance de la consommation en valeur, "cela dépendra en grande partie du nouvel an chinois qui aura lieu en février" 2015, a-t-il ajouté.

MARTELL FAIT MIEUX QUE SES CONCURRENTS

Les mesures anti-corruption prises par Pékin continuent de peser sur les ventes d'eaux-de-vie haut de gamme (XO, Cordon Bleu), et profitent à Noblige, moins cher.

Au total, toutes régions confondues, Martell fait nettement mieux que ses concurrents, avec une baisse de ses ventes limitée à 4% (hors changes), pendant que celles de Hennessy - numéro un mondial du secteur et propriété de LVMH - ont décroché de 17% (avec une chute de plus de 50% en Chine) et que celles de Rémy Martin (groupe Rémy Cointreau) ont reculé de 11,8%.

Ces chiffres sont été bien accueillis par le marché, le titre Pernod Ricard prenant 2,26% à 12h30 à 88,42 euros, dans un marché en repli de 0,02%.

En Asie, la baisse des ventes en Chine, deuxième marché de Pernod (environ 12% de son chiffre d'affaires), a été compensée par une solide performance en Inde, où elles ont grimpé de 22%.

A l'inverse, le groupe reste à la peine aux Etats-Unis, son premier marché (14% des ventes), avec un chiffre d'affaires en recul de 3% et un "environnement concurrentiel très tendu", aux dires d'Alexandre Ricard.

Les ventes de vodka Absolut - première marque du groupe sur ce marché - poursuivent leur baisse (-4%), souffrant d'une concurrence particulièrement rude sur les prix, tandis que le whisky Jameson signe une forte progression (+16%).

Les performances ont été contrastées en Europe, avec une bonne tenue en France (+2%) malgré un contexte peu porteur et une baisse de Ricard pour cause de mauvaise météo d'été, une légère croissance en Espagne pour la première fois depuis la crise de 2008, et une chute de plus de 10% en Allemagne et en Pologne, certaines marques ayant été déréférencées par des distributeurs pour cause de conflit commercial.

En Russie, la croissance est tombée à 8% avec la crise économique, après 22% l'an dernier, mais la baisse a été limitée par une accélération des livraisons dans la perspective d'un éventuel embargo de Moscou, estiment les analystes.

Pernod a estimé que l'effet positif des parités de change, lié à la baisse de l'euro, devrait être de l'ordre de 80 millions d'euros sur son résultat.

Pour faire face aux vents contraires, après une année noire en Chine, le groupe a engagé un plan d'économies de 150 millions d'euros sur trois ans et prévoit de réinvestir dans ses marques environ un tiers voire la moitié des économies qu'il aura réalisées.

Sur le montant total d'économies prévues, 75 millions d'euros sont attendus cette année, après 30 millions réalisés en 2013-2014, le solde étant programmé pour 2015-2016.

(Avec Dominique Vidalon, édité par Dominique Rodriguez)

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