Défilé à Rome contre la réforme du travail de Matteo Renzi

reuters.com  |   |  547  mots

ROME (Reuters) - Des milliers de manifestants venus de toute l'Italie ont défilé samedi dans les rues de Rome à l'appel de la principale centrale syndicale italienne, la CGIL, pour protester contre la réforme du marché du travail du président du Conseil Matteo Renzi.

La CGIL a estimé à un million le nombre de manifestants en début d'après-midi. Des membres du Parti démocratique (PD, gauche), la formation de Matteo Renzi ont également participé à la manifestation, signe des divisions créées par ce projet de réforme au sein du gouvernement.

Selon la presse, un bateau et deux avions ont été spécialement affrétés pour acheminer les manifestants de Sardaigne.

Le chef du gouvernement, qui veut faciliter l'embauche et le licenciement des salariés pour les entreprises, a obtenu fin septembre le soutien de son parti à ce projet.

"Si Renzi et son gouvernement ont branché leurs antennes, comme il le font d'habitude, ils vont recevoir un signal très fort aujourd'hui, à savoir que la majorité des gens qui travaillent et qui veulent travailler dans ce pays, ne sont pas d'accord avec leur politique", a déclaré à Reuters TV Maurizio Landini, secrétaire général du Fiom, un syndicat de l'industrie automobile affilié à la CGIL.

"S'il veut vraiment changer ce pays, il doit le faire avec les gens, pas contre nous", a-t-il ajouté.

La brouille entre les syndicats et le gouvernement de gauche est également due aux politiques d'austérité auxquelles sont contraints nombre de pays de la zone euro pour respecter les règles budgétaires européennes et qui se traduit notamment par une forte baisse des dépenses publiques.

Selon les syndicats et la gauche du Parti démocratique, les propositions du gouvernement visent à réduire les droits des salariés et ne permettent pas de résoudre le problème de fond lié à la stagnation de l'économie. Depuis le début de la crise financière en 2007, le produit intérieur brut (PIB) italien a été réduit de 9%.

Le taux d'emploi en Italie est l'un des plus faibles de la zone euro. Il était de 55,7% en août, tandis que le taux de chômage des jeunes est supérieur à 44%.

Alors que Rome résonnait des pas des manifestants et du cri des sifflets, une réunion sur l'emploi et l'investissement se tenait à Florence, dont Matteo Renzi était maire avant de diriger le gouvernement.

A Florence comme à Rome, les membres du PD ont écarté les questions relatives à l'existence de divisions au sein du parti. La ministre chargée des Réformes, Maria Elena Boschi, a déclaré à Florence que les deux manifestations n'étaient pas contradictoires.

L'ancien président du PD, Gianni Cuperlo, qui était opposé à Matteo Renzi dans la course à la direction du parti en 2013, a déclaré à Rome qu'à son avis, il fallait débattre des demandes des syndicats, notamment au sein du parti et au parlement, pour faire progresser les réformes.

La CGIL ne manque pas de comparer Matteo Renzi à Margaret Thatcher, la Première ministre britannique conservatrice, restée célèbre pour avoir mené une politique visant à affaiblir les syndicats dans les années 80.

(Roberto Mignucci et Carmelo Camilli avec Silvia Ognibene à Florence; Danielle Rouquié pour le service français)

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