Frappes aériennes près de Kobani, les peshmergas se préparent

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Frappes aériennes près de Kobani, les peshmergas se préparent[reuters.com]
(Crédits : Reuters.com)

par Humeyra Pamuk

SURUC Turquie (Reuters) - La coalition emmenée par les Etats-Unis a bombardé vendredi des positions de l'Etat islamique (EI) autour de Kobani dans le but apparent de favoriser l'entrée dans cette ville du nord de la Syrie de combattants kurdes venus d'Irak, via la Turquie.

Les défenseurs kurdes de Kobani espèrent que les renforts des peshmergas irakiens, attendus avec des armements lourds, leur permettront d'inverser le cours de la bataille après plus de 40 jours de siège par les djihadistes de l'EI.

Une avant-garde de 10 peshmergas s'est brièvement rendue à Kobani jeudi pour tenter de mettre au point une stratégie commune avec les chefs des Unités de protection du peuple kurde (YPG) qui défendent cette ville adossée à la frontière turque.

Avec ses blindés, le contingent kurde venu d'Irak, composé d'environ 150 combattants, était toujours vendredi installé dans un entrepôt de la périphérie de Suruç, en Turquie, et poursuivait les préparatifs de son déploiement sous la surveillance des forces turques.

L'armée américaine a fait état de quatre frappes aériennes contre l'EI jeudi et vendredi dans le secteur de Kobani, où la frontière avec la Turquie est la seule issue que ne contrôlent pas les djihadistes.

"Depuis 15 jours, l'Etat islamique attaque pour tenter de prendre le contrôle du poste frontière, y compris à l'aide de voitures piégées. Mais nous résistons", a déclaré Enver Muslim, chef administratif du district de Kobani, interrogé au téléphone par Reuters.

"Quand le convoi des peshmergas passera, les chasseurs américains seront dans le ciel et les avions de la coalition (...) survoleront Kobani pour garantir leur sécurité", a-t-il ajouté.

D'après l'Observatoire syrien des droits de l'homme, au moins 21 combattants de l'Etat islamique, dont un Danois, ont été tués dans ces dernières frappes de la coalition américaine.

Réticente à l'idée de fournir un soutien aux groupes kurdes de Syrie en raison de leurs liens étroits avec les représentants de sa propre minorité kurde, la Turquie a finalement accepté d'autoriser le transit sur son territoire de peshmergas irakiens se rendant à Kobani.

En visite à Paris, le président turc Recep Tayyip Erdogan a toutefois reproché vendredi aux Etats-Unis et à leurs alliés d'attacher une trop grande importance à Kobani alors qu'ils sont restés sans réaction face aux combats qui ravagent la Syrie depuis 2011.

"Pourquoi seulement Kobani? Pourquoi pas d'autres villes?", a demandé le président turc à l'issue d'un entretien avec François Hollande à l'Elysée. 

"On ne parle que de Kobani qui est à la frontière turque où il n'y a presque plus personne à part 2.000 combattants", a-t-il ajouté. "Il est difficile de comprendre cette approche: pourquoi les forces de la coalition bombardent continuellement cette ville de Kobani, pourquoi les forces de la coalition n'ont pas voulu agir dans d'autres territoires syriens?"

(Avec John Irish à Paris; Bertrand Boucey pour le service français)

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