La plupart des Bourses européennes dans le rouge à la mi-séance

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La grece pese sur les bourses europeennes[reuters.com]
(Crédits : Stringer/germany)

PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes baissent pour la plupart à mi-séance lundi dans la crainte d'un regain d'agitation politique en Grèce après le résultat non concluant du scrutin présidentiel au Parlement, qui contraint le Premier ministre Antonis Samaras à convoquer des élections à haut risque.

Le repli des futures à Wall Street, laissant présager une ouverture en baisse, pèse aussi sur la tendance dans des volumes étroits de fin d'année.

La Bourse d'Athènes a perdu jusqu'à 11%, répliquant sa baisse de 12,8% du 9 décembre quand étaient apparues les craintes d'élections anticipées. L'indice composite de la place grecque perd encore 7% vers 11h50 GMT, portant son recul à 33% depuis le début de l'année et revenant ainsi à ses niveaux de 2012.

Dans son sillage Milan trébuche de 2,34% et Madrid de 1,73%.

À Paris, le CAC 40 perd 14,24 points ou 0,33% à ce stade, à 4.281,61 points, alors qu'il avait débuté la séance en hausse après la trêve de Noël. Le Dax cède 0,63% à Francfort mais le FTSE conserve un gain de 0,16% à Londres, soutenu par les minières qui elles-mêmes profitent du rebond des cours des matières premières.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 reflue de 0,30% et l'EuroStoxx 50 de la zone euro cède 0,81%.

Au troisième et dernier tour de scrutin organisé au Parlement grec, l'ancien commissaire européen Stavros Dimas a recueilli 168 voix, comme au deuxième tour mardi dernier, alors qu'il lui en fallait 180 pour devenir chef de l'Etat.

Dans la foulée, Antonis Samaras a convoqué pour le 25 janvier des élections législatives anticipées qui s'annoncent délicates pour le pouvoir en place. Un sondage publié samedi plaçait en tête le parti anti-austérité Syriza, qui veut renégocier les conditions du plan d'aide de l'Union européenne et du Fonds monétaire international.

Les marchés redoutent une telle éventualité qui pourrait faire dérailler les réformes en Grèce et relancer la contestation dans d'autres pays périphériques comme l'Espagne ou l'Italie.

"2015 risque de voir reprendre le débat sur l'austérité, avec la même ligne de fracture nord-sud", commente Alastair McCaig, analyste chez IG Market à Londres. "Cela risque de relancer les craintes sur l'avenir de la zone euro et de remettre en cause le calendrier d'un possible assouplissement quantitatif de la Banque centrale européenne".

Trois grandes banques grecques, la Banque du Pirée, la Banque nationale de Grèce et Alpha Bank, signent les plus fortes baisses des valeurs européennes avec des reculs compris entre 14 et 10%, devant des banques italiennes et espagnoles.

Le rendement sur les obligations grecques à 10 ans a dans le même temps bondi de plus de 50 points de base, franchissant la barre des 9% et entraînant les rendements espagnols et italiens. Le Bund de même échéance, considéré comme une valeur refuge, a vu à l'inverse son rendement toucher un nouveau plus bas record de 0,564%.

L'euro, en hausse de 0,11% à 1,2188 dollar, non loin de ses plus bas de 28 mois touchés la semaine dernière, n'a en revanche pas réagi.

A Wall Street, les futures laissent anticiper une ouverture en baisse d'environ 0,2% pour le Dow Jones et le Standard & Poor's 500 après leurs records de vendredi.

La séance américaine s'annonce calme en l'absence d'indicateurs économiques, comme en Europe. Les publications d'indicateurs reprendront mardi avec les prix dans l'immobilier et l'indice de confiance du consommateur établi par le Conference Board.

Les cours du pétrole, de leur côté, repartent à la hausse après deux séances de baisse et le Brent de mer du Nord, en hausse de 1,2%, a repassé le cap des 60 dollars le baril. Les affrontements entre factions rivales en Libye ont causé un incendie à l'un des principaux terminaux pétroliers du pays qui a entraîné la perte de 800.000 barils de brut, l'équivalent de plus de deux jours de la production nationale, relançant ainsi les inquiétudes sur l'offre libyenne.

Les volumes modiques amplifient toutefois les fluctuations et le Brent reste en baisse de quelque 50% par rapport à ses pics du mois de juin.

(Véronique Tison pour le service français)