Le choix du Qatar pour le Mondial 2022 contesté à Strasbourg

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Le choix du qatar pour le mondial 2022 conteste a strasbourg[reuters.com]
(Crédits : © Arnd Wiegmann / Reuters)

STRASBOURG (Reuters) - Un rapport élaboré par une commission de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe demande à la Fifa de reprendre la procédure d'attribution de la coupe de monde de football 2022 en raison des soupçons de corruption entourant le choix du Qatar.

Le projet de résolution qui sera soumis au vote de l'assemblée plénière en avril estime que le vote du 2 décembre 2010, qui a attribué la coupe 2018 à la Russie et la coupe 2022 au Qatar, a été "profondément vicié".

Rédigé par Michael Connarty, un travailliste britannique, le rapport s'appuie notamment sur des documents révélés en juin dernier par le Sunday Times.

Ils imposent "au-delà de tout doute raisonnable", dit le parlementaire, la conclusion que le Qatari Mohammed Bin Hammam, alors président de la Confédération asiatique du football, a versé de fortes sommes à trente responsables du football africain pour qu'ils votent en faveur de Doha.

Mohammed Bin Hammam a été banni à vie de la Fifa en 2011.

Si le projet de résolution est adopté, l'Assemblée demandera à la Fifa "d'ouvrir rapidement une nouvelle procédure d'attribution de la coupe du monde 2022" dans des conditions garantissant que les pays candidats seront départagés "en fonction des mérites de leurs projets respectifs".

Un rapport de la chambre d'éthique de la Fifa a conclu que la procédure d'attribution des Mondiaux 2018 et 2022 avait été marquée par un certain nombre "d'incidents".

La Fifa a déposé en novembre 2014 une plainte au pénal devant la justice suisse en raison de "possibles comportements répréhensibles" dans le cadre de cette attribution mais a refusé tant de revenir sur le vote que de publier l'intégralité du rapport de sa commission d'éthique.

L'Américain Michael Garcia, qui en présidait la chambre d'enquête, a démissionné le 17 décembre dernier pour protester contre "l'usage" qui avait été fait de son rapport.

Le Qatar, qui rejette les accusations de corruption, est également critiqué pour les conditions dans lesquelles sont employés des milliers de travailleurs immigrés sur les chantiers de construction des installations de la Coupe du monde.

(Gilbert Reilhac, édité par Yves Clarisse)