Alibaba se fait tancer par un régulateur chinois

reuters.com  |   |  407  mots

SHANGHAI (Reuters) - Un régulateur chinois reproche à Alibaba de laisser sur son site de commerce électronique des transactions litigieuses, une critique exceptionnellement sévère adressée à l'une des premières sociétés privées du pays.

L'Administration publique du Commerce et de l'Industrie (SAIC), dans un rapport publié mercredi sur son site internet, affirme que beaucoup de produits vendus en ligne par Alibaba sont en infraction au regard du droit des marques, sont de qualité médiocre ou des contrefaçons, sont interdits ou mettent en péril la sécurité des personnes.

Le rapport a par la suite été ôté de la page d'accueil du site de la SAIC (www.saic.gov.cn). Alibaba s'est refusé à tout commentaire.

La SAIC explique que le rapport résume un réunion qui s'est tenue le 16 juillet dernier entre des régulateurs et Alibaba et il explique qu'il en a repoussé la publication pour ne pas entraver l'introduction en Bourse du géant chinois du commerce en ligne, qui s'est faite en septembre.

Alibaba, qui avait levé un montant record de 25 milliards de dollars lors de son IPO à New York, doit publier ses comptes trimestriels jeudi.

"Le groupe Alibaba a longtemps fermé les yeux sur les activités illégales de ses plateformes", estime la SAIC, ajoutant qu'Alibaba "a laissé l'abcès s'infecter jusqu'à ce qu'il devienne dangereux".

La SAIC observe que les responsables d'Alibaba s'étaient engagés en juillet à prendre les mesures qui s'imposaient pour rectifier le tir.

Alibaba a convenu ce mois-ci avec la Commission américaine de sécurité des produits de consommation d'arrêter la vente d'une quinzaine de jouets illégaux ou dangereux aux Etats-Unis.

La contrefaçon en ligne reste toutefois un gros problème en Chine et Alibaba, longtemps considéré comme un champion de la contrefaçon par les Etats-Unis, a entrepris de redorer son blason depuis son introduction en Bourse, la plus importante de l'histoire.

Joe Simone, spécialiste en droit de la propriété intellectuelle chez le consultant SIPS, juge que les déclarations de la SAIC sur la contrefaçon n'ont rien de surprenant. Mais il note que "la franchise de ce rapport et son ton de réprimande sont sans précédent et en disent long sur ce que la SAIC a découvert lors de son enquête".

(John Ruwitch, Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Marc Joanny)