L'Onu épingle Israéliens et Palestiniens sur le conflit à Gaza

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L’onu juge insuffisantes les enquetes israelienne et palestinienne sur le conflit de l’ete a gaza [reuters.com]
(Crédits : © Ahmed Zakot / Reuters)

GENEVE (Reuters) - Ni le gouvernement israélien ni les autorités palestiniennes n'ont enquêté de façon adéquate sur les faits qui se sont produits pendant les affrontements de cet été dans la bande de Gaza, déplore le haut commissaire de l'Onu aux droits de l'homme dans un rapport dont Reuters a pu prendre connaissance mercredi.

Zeid Ra'ad al-Hussein y cite différentes atteintes présumées aux droits de l'homme imputables aux deux parties, telles que le bombardement israélien d'hôpitaux où d'écoles qui abritaient des sinistrés et celui d'un groupe d'enfants qui jouaient sur une plage.

Il rapporte en outre des témoignages faisant état de tirs israéliens en direction de civils qui fuyaient en agitant des drapeaux blancs ou d'une ambulance qui transportait un enfant blessé.

Coté palestinien, il évoque la présence de matériel militaire dans des bâtiments civils, des tirs de roquettes depuis des sites densément peuplés et l'exécution sommaire d'individus soupçonnés de collaboration avec Israël.

Le procureur général de l'armée israélienne, qui s'est penché sur une centaine de faits, a ouvert 13 enquêtes criminelles dont neuf ont été classées sans suite, rapporte le haut commissaire, dont le rapport doit être présenté en mars au Conseil des droits de l'homme de l'Onu.

Il regrette en outre que le procureur ne se soit penché que sur des "cas exceptionnels" et s'interroge sur son impartialité, dans la mesure où il est également conseiller juridique de Tsahal.

Les autorités palestiniennes, ajoute Zeid Ra'ad al-Hussein, ont également l'obligation de s'assurer que les atteintes présumées au droit international fassent l'objet d'enquêtes "rapides, complètes, efficaces, indépendantes, impartiales et transparentes", et que leurs auteurs en répondent devant la justice. Or, ses services n'ont été informés d'aucune enquête, regrette-t-il, craignant que l'impunité ne perdure et ne relance les violences.

L'opération "Bordure protectrice" que Tsahal a menée pendant cinquante jours en juillet et en août afin de mettre fin aux tirs de roquettes en provenance de l'enclave a coûté la vie à plus de 2.100 Palestiniens, des civils pour la plupart. Coté israélien, 73 personnes, essentiellement des militaires, ont été tuées.

(Tom Miles, Jean-Philippe Lefief pour le service français)