Pour Paris, Athènes peut renégocier sa dette mais devra la payer

reuters.com  |   |  447  mots
Athenes peut renegocier sa dette mais devra la payer, dit paris[reuters.com]
(Crédits : Marko Djurica)

PARIS (Reuters) - La France est favorable à la renégociation de la dette grecque, ont déclaré jeudi plusieurs responsables socialistes avant la rencontre lundi entre les ministres français et grec des Finances à Paris.

Le président François Hollande doit quant à lui rencontrer le nouveau Premier ministre grec, Alexis Tsipras, avant le Conseil européen du 12 février.

"La dette doit être remboursée mais on peut discuter des conditions de ce remboursement, par exemple des délais", a dit le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, Harlem Désir, sur Radio classique et LCI, jugeant "insoutenable" le niveau actuel de cette dette.

"Avec les autres partenaires européens, nous avons une préoccupation, c'est que la Grèce soit en situation le plus vite possible de rembourser les emprunts qu'elle a contractés auprès de l'Europe", a-t-il ajouté.

Quant à François Hollande, "c'est normal qu'il soit dans ce rôle de médiateur et de facilitateur", a dit Harlem Désir.

Le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, Bruno Le Roux, est encore plus clair. "Il faut rééchelonner, il faut renégocier" la dette grecque, a-t-il dit sur France 2.

"Il n'est pas possible de ne laisser aucun espoir a un peuple et de le condamner à rembourser tous les mois, tous les ans, tous les fruits de la croissance et du redressement qu'il met en oeuvre", a-t-il ajouté, en insistant sur le fait que "ce n'est pas en laissant filer les déficits que pourra se résoudre la situation grecque".

Le ministre français des Finances, Michel Sapin, qui recevra lundi son nouvel homologue, Yanis Varoufakis, a précisé mercredi que les autorités grecques ne souhaitaient pas l'effacement d'une partie de la dette mais une renégociation pour la rendre plus soutenable.

"Les responsables grecs l'ont dit clairement, il ne s'agit pas pour eux de transférer la dette d'un contribuable à l'autre", a-t-il dit, ce à quoi reviendrait l'annulation d'une partie de la dette aujourd'hui détenue pour une bonne part par les Etats européens. "La Grèce mérite d'être accompagnée, mérite d'être aidée dans des conditions de responsabilité partagée", a-t-il ajouté.

Son prédécesseur aux Finances, devenu commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, a quant à lui écarté toute logique de confrontation entre Athènes et Bruxelles.

"Je ne crois pas du tout que nous allions vers une logique de confrontation", a-t-il dit mercredi, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, prévenant à son tour qu'il n'était "pas question" de supprimer la dette grecque.

(Jean-Baptiste Vey, avec Jean-Michel Bélot, édité par Marc Angrand)