Pierre Moscovici demande des réformes ambitieuses à la France

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PARIS (Reuters) - Le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, a déclaré vendredi sur RTL qu'il demanderait à la France un "plan national de réforme ambitieux" pour assainir son économie et ses finances publiques.

La Commission européenne a exhorté mercredi la France à redoubler d'efforts, tant pour réduire de 0,5 point de PIB son déficit structurel en 2015 que pour améliorer sa compétitivité.

Il ne s'agit pas d'une punition après des années de non respect des critères européens en matière de déficits publics mais d'"incitation à se réformer", a déclaré Pierre Moscovici.

"Je vais demander (...) au gouvernement français de présenter un plan national de réforme ambitieux", a expliqué celui qui était encore ministre français des Finances début 2014.

"Ces incitations sont pressantes", a-t-il poursuivi. "On lui dit de manière ferme, en effet, qu'il faut les faire, ces réformes, comme tous les pays d'Europe."

Le projet de loi Macron sur la croissance et l'activité, laborieusement adopté à l'Assemblée nationale en première lecture et qui doit encore passer au Sénat, n'est qu'un "premier pas" et "il faut continuer", a-t-il ajouté.

La Commission européenne a accordé à la France un nouveau délai supplémentaire de deux ans pour ramener sous 3% du PIB des déficits publics qui devraient se situer fin 2014 à 4,4%, voire un peu moins.

"Ça veut dire que pour l'année 2015 il faut commencer par faire une réduction du déficit structurel de 0,5 point de PIB", souligne Pierre Moscovici, selon qui la Commission prévoyait initialement de demander un effort de 0,8 point, alors que le gouvernement n'envisageait qu'une baisse de 0,3 point.

Il a confirmé que le ministre français des Finances, Michel Sapin, s'était engagé par écrit sur une réduction de 0,5 point.

"Il me l'a écrit, il a écrit qu'il ferait 0,5% en 2015, il a dit hier à Vienne que des mesures supplémentaires seraient prises. Pourquoi les mettrais-je en doute ?" a-t-il déclaré. "C'est tout à fait faisable (...) Je n'ai pas de doute qu'il (...) confirmera ce qu'il m'a écrit."

"Presque tous les pays de la zone euro sont bien en-deçà de 3% et il n'y en a que deux qui sont au-dessus de 4%. La France est un grand pays, c'est une grande économie, elle est capable de le faire et c'est bon pour le pays", a-t-il ajouté.

Il a souligné qu'il lui avait fallu "beaucoup travailler" pour convaincre les partenaires européens de la France de lui accorder un délai supplémentaire de deux ans, après celui déjà obtenu en 2013 quand il était lui-même aux commandes à Bercy.

La situation au sein de la Commission européenne était "compliquée" mais "à la fin, la décision qui a été prise est parfaitement équilibrée", a estimé Pierre Moscovici.

(Emmanuel Jarry, édité par Yann Le Guernigou)