Sarkozy met en garde contre le "FNPS" avant les départementales

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(Crédits : © Philippe Wojazer / Reuters)

PARIS (Reuters) - Le président de l'UMP Nicolas Sarkozy met en garde, dans une interview au Figaro publiée lundi, contre le "FNPS" à trois semaines des élections départementales pour lesquelles son parti, associé à l'UDI, est au coude à coude avec le FN selon un récent sondage.

"Je dis à ceux qui ont voté pour le Front national dans le Doubs : voter Front national a conduit à l'élection d'un député socialiste de plus", déclare l'ancien chef de l'Etat, faisant référence à l'élection législative partielle remportée en février par le PS au second tour face au FN.

"Voter pour le FN au premier tour, c'est faire gagner la gauche au second. C'est le FNPS! Voter pour l'UMP n'a jamais en revanche fait gagner la gauche. Voter FN, si. La seule réalité électorale, c'est le FNPS", souligne-t-il, parodiant la formule "UMPS" utilisée par Marine Le Pen.

Selon un sondage Ifop publié dans le Journal du Dimanche, le FN et l'UMP, associée aux centristes de l'UDI, sont au coude à coude dans les intentions de vote pour les élections départementales des 22 et 29 mars, avec 29% des voix, devant le PS (23%).

Plusieurs sondages ont également donné ces dernières semaines le parti de Marine Le Pen en tête du scrutin.

Dans une interview à Europe 1 mi-février, Nicolas Sarkozy a prévenu que tout responsable UMP concluant un accord avec le Front national serait exclu du parti.

"LA ROUTE EST LONGUE"

Prenant pour exemple le cas de la Grèce, où le nouveau gouvernement a dû édulcorer ses promesses de campagne sous la pression de Bruxelles, Nicolas Sarkozy met en garde, dans Le Figaro, les électeurs qui seraient tentés de voter pour le FN.

"Je dis à tous ceux qui ont salué l'élection grecque : voilà où vous conduirait le vote en faveur du Front national. À peine élu, M. Tsipras a ravalé ses promesses électorales, il s'est mis à genoux", dit-il.

Fustigeant un François Hollande "prisonnier des idéologies du siècle passé", l'ex-chef de l'Etat prône une "politique économique radicalement différente de celle" menée depuis 2012.

Il préconise entre autres le report de l'âge légal de départ à la retraite à 63 ans, l'augmentation du temps de travail des fonctionnaires, un retour à un niveau de dépenses publiques équivalent à 50% du PIB et il invite à "repenser" le code du travail.

Interrogé sur son style, qui serait selon certains moins "offensif" que d'habitude, l'ex-chef de l'Etat répond : "J'ai une stratégie, un calendrier précis, et je n'en changerai pas."

"Mon rôle est d'être le ciment de la famille (UMP, NDLR) et de construire une alternative crédible", ajoute-t-il. "Depuis mon retour en septembre, j'ai repris la route, et la route est longue. Que personne ne doute de ma détermination".

Selon un sondage BVA publié en février, seuls 22 % des Français souhaitent que Nicolas Sarkozy soit candidat à la présidentielle de 2017, soit 11 points de moins qu'en juillet 2014 avant son retour en politique.

(Marine Pennetier, édité par Benoît Van Overstraeten)