Les rebelles d'Alep rejettent une trêve proposée par l'Onu

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Les rebelles d'alep rejettent une treve proposee par l'onu[reuters.com]
(Crédits : © Hosam Katan / Reuters)

ISTANBUL (Reuters) - Les rebelles syriens ont rejeté mardi la proposition de l'émissaire des Nations unies Staffan de Mistura d'observer une trêve à Alep, estimant que cet arrêt des hostilités ne profiterait qu'aux forces gouvernementales.

Staffan de Mistura a déclaré il y a deux semaines que le gouvernement syrien était prêt à suspendre ses bombardements sur Alep pendant six semaines afin d'y tester la mise en oeuvre d'un cessez-le-feu mais les forces loyalistes ont dans le même temps lancé une offensive sur la grande ville du nord de la Syrie.

Alors que des représentants de l'émissaire onusien arrivaient mardi à Alep, une coalition de groupes d'opposition a annoncé son refus de les rencontrer dans un communiqué émanant de la "commission révolutionnaire d'Alep".

Cette commission dit représenter tous les groupes d'opposition à l'exception des djihadistes du Front Al Nosra, affilié à Al Qaïda, et de l'Etat islamique.

La coalition a déclaré qu'elle ne rencontrerait des représentants de l'Onu qu'à la condition qu'un cessez-le-feu prévoie le départ du président Bachar al Assad et de son cercle rapproché.

"Les brigades d'opposition ne voient pas dans l'initiative de De Mistura un plan clair pour ramener la paix à Alep", a expliqué Oussama Abou Zaïd, conseiller auprès des groupes armés syriens.

"Le plan offre une pause dans les combats qui à coup sûr, ne profitera qu'au régime", a-t-il dit par téléphone d'Alep, en ajoutant que la proposition omettait également certains points comme un éventuel transfert des combattants présents dans la ville.

"Toute cette histoire Mistura est une perte de temps. Ça a été pour la communauté internationale une façon de dire qu'elle faisait quelque chose, alors qu'en fait, elle ne fait rien", a dit Adib Chichakli, représentant dans les Etats du Golfe de la Coalition nationale syrienne, organe représentatif de l'opposition modérée.

"On ne peut pas envoyer un émissaire de l'Onu sans le soutien politique des principaux membres du Conseil de sécurité. De Mistura n'a pas les outils", a estimé Adib Chichakli, déclarant que l'émissaire avait perdu toute crédibilité aux yeux de l'opposition syrienne.

(Dasha Afanasieva, avec Tom Miles à Genève; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)