Projet de loi en Grèce contre la "crise humanitaire"

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Le gouvernement grec s'attaque a la crise humanitaire[reuters.com]
(Crédits : © Alkis Konstantinidis / Reuter)

ATHENES (Reuters) - Le gouvernement grec a soumis mardi aux députés un projet de loi prévoyant notamment la gratuité de l'aide alimentaire et de l'électricité pour plusieurs milliers de foyers touchés par la crise, donnant à sa première initiative législative une portée symbolique face à ce qu'il qualifie de "crise humanitaire".

Athènes, qui a obtenu le mois dernier une prolongation de quatre mois de l'aide financière internationale, s'efforce désormais de rassurer ses créanciers sur sa capacité à maîtriser les finances publiques tout en montrant aux Grecs qu'il tient les promesses de la campagne électorale du parti Syriza.

"La récession profonde due aux politiques d'austérité et à la crise économique des six dernières années a eu un impact social dramatique", constate le texte présenté mardi soir. "Ce projet de loi vise à lutter contre la crise humanitaire par le biais de mesures qui assurent l'accès aux produits de base."

Lors d'un conseil des ministres la semaine dernière, le Premier ministre, Alexis Tsipras, a déclaré que l'amélioration des conditions de vie des Grecs touchés par la crise était le "premier devoir" de son gouvernement, mais il a réaffirmé qu'Athènes entendait assurer l'équilibre budgétaire.

Le projet de loi prévoit entre autres de rebrancher d'ici la fin de l'année l'électricité dans toutes les résidences principales où elle a été coupée pour cause d'impayés, en donnant la priorité aux chômeurs de longue durée et aux familles avec de jeunes enfants.

S'il est adopté, il permettra aussi à quelque 300.000 Grecs de bénéficier de bons alimentaires.

Une aide au logement pouvant atteindre 220 euros par mois pour 30.000 foyers figure également dans le texte, pour un coût total estimé par le gouvernement à environ 200 millions d'euros.

Alexis Tsipras veut par ailleurs créer un poste de secrétaire général chargé de la coordination et de la supervision de la lutte anti-corruption.

Deux autres projets sont attendus cette semaine, dont l'un est censé inciter les contribuables à régler leurs arriérés d'impôts et de taxes afin d'endiguer la chute des recettes fiscales.

En dépit des tensions politiques créées dans la majorité parlementaire par les concessions faites aux créanciers étrangers, nécessaires pour obtenir la prolongation de l'aide, la popularité de Syriza continue d'augmenter, à 41,3% selon un sondage MRB publié mardi.

(Renee Maltezou et Angeliki Koutantou, Marc Angrand pour le service français)