L'UE lève ses sanctions contre l'ex-chef de la sécurité d'Ukraine

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L'ue leve ses sanctions contre l'ancien chef de la securite en ukraine[reuters.com]
(Crédits : © Thierry Roge / Reuters)

BRUXELLES (Reuters) - L'Union européenne a levé les sanctions qu'elle avait imposées l'an dernier au chef de la sécurité du président ukrainien déchu Viktor Ianoukovitch, selon un avis publié vendredi au Journal officiel.

Oleksandr Iakimenko, chef de la sécurité d'Etat (SBU) au moment de la répression contre les manifestants de "Maïdan" pendant l'hiver 2013-2014, est l'un des quatre individus dont l'UE a gelé les avoirs il y a un an et dont les noms ne figurent plus sur une liste de renouvellement des sanctions validée jeudi.

Un responsable de l'UE a expliqué que ces noms avaient été ôtés de la liste parce que les autorités ukrainiennes n'ont pas lancé de poursuites judiciaires contre eux, condition nécessaire pour que les sanctions soient maintenues.

Les nouvelles autorités de Kiev, installées après la fuite de Viktor Ianoukovitch en février 2014, accusent Iakimenko, qui est âgé de 50 ans, d'implication dans la mort de manifestants à Maïdan (la place de l'Indépendance à Kiev) il y a un an. Elles ont réclamé à la Russie son extradition. Son successeur à la tête du SBU l'a baptisé l'été dernier le "traître numéro un" en l'accusant de fournir des armes à la rébellion prorusse.

"Les allégations ne suffisent pas", explique le diplomate de l'UE, notant que, sans décision judiciaire officielle, les sanctions ne peuvent perdurer.

Viktor Ianoukovitch lui-même, qui vit en exil en Russie, ainsi que son fils aîné et ses deux derniers Premiers ministres, figurent parmi les 14 individus visés par un gel des avoirs pour une durée supplémentaire d'un an, selon le Journal officiel de l'UE.

Tous ceux qui sont sanctionnés ont été officiellement cités, au moins en tant que suspects, dans des procédures ukrainiennes, souligne le responsable de l'UE. L'avis paru au Journal officiel mentionne que tous sont accusés de s'être approprié de façon illégale des fonds ou des biens publics.

Selon le gouvernement de Kiev, Viktor Ianoukovitch et son proche entourage, "La famille", comme on appelle ce groupe, ont ponctionné plus de 30 milliards de dollars sur les finances de l'Etat au cours de ses quatre années au pouvoir.

Quatre personnes, dont le plus jeune fils de Ianoukovitch et le frère du chef de cabinet de l'ex-président, ont vu les sanctions à leur encontre étendues pour trois mois jusqu'au 6 juin. Selon le responsable de l'UE, c'est pour donner aux autorités ukrainiennes un délai supplémentaire pour entamer les poursuites judiciaires.

Sur les 22 alliés de Ianoukovitch faisant l'objet de sanctions depuis l'an dernier, les quatre qui ne sont plus sur la liste publiée vendredi sont Oleksandr Iakimenko, Oleksiy Azarov, le fils de l'ancien Premier ministre Mikola Azarov, et deux anciens conseillers de la présidence, Igor Kalinine et Andriy Portnov.

(Alastair Macdonald; Jean-Stéphane Brosse et Danielle Rouquié pour le service français, édité par Tangi Salaün)